Allemagne-Pologne : le rapprochement jusque dans les écoles
Publié le :
Les motifs de disputes entre l’Allemagne et la Pologne n’ont pas manqué dans le passé. Bien sûr, ils étaient pour une bonne part liés à la Seconde Guerre mondiale, à l’invasion allemande qui a déclenché le conflit en 1939, à la décision d’Hitler de raser la capitale après le soulèvement de Varsovie en 1944, aux camps de concentration évidemment, à la question des réparations, et même jusqu’à récemment au tracé de leur frontière commune.

Pour apaiser les dernières rancœurs, des programmes scolaires organisent des rencontres entre jeunes allemands et polonais. Cette année, par exemple, pour le 80è anniversaire du soulèvement de Varsovie, une quinzaine de jeunes Polonais ont été reçus à l’Institut Wiltold Pilecki de Berlin pour rencontrer un groupe d’étudiants allemands de Zwickau (ZVIKAO). Une rencontre placée sous le signe de la montée de l’extrême-droite aux élections européennes et de la guerre en Ukraine. Reportage de Frédérique Lebel.
Une bien meilleure entente germano-polonaise
Il faut souligner que les relations entre l’Allemagne et la Pologne font l’objet d’un travail constant, y compris auprès des jeunes… Tout comme pour les relations franco-allemandes avec l’OFAJ, il existe un Office germano-polonais qui a supervisé des programmes d’échanges pour trois millions de jeunes. Et puis, tout comme entre Paris et Berlin, l’histoire des deux pays est ponctuée de moments forts de réconciliation, comme en 1970 lorsque le chancelier allemand Willy Brandt s’était agenouillé devant le mémorial du ghetto de Varsovie. Plus récemment, en 2019, le chancelier allemand a demandé pardon aux Polonais, 80 ans jour pour jour après l’invasion de la Pologne par le IIIè Reich.
Pourtant, cette réconciliation était au point mort pendant les huit années de pouvoir du parti populiste Droit et justice, le PiS, qui, il faut le rappeler, a perdu les élections en décembre 2023 au profit d’un centriste pro-européen, l’actuel Premier ministre Donald Tusk. Le PiS avait, en effet, cessé de tenir un discours très anti-germanique, voulant rouvrir le dossier des réparations entre les deux pays, suite à l’occupation nazie et réclamant à Berlin la somme pharaonique de 1 300 milliards d’euros. Une demande aujourd’hui abandonnée.
Sur le fond, Varsovie reprochait beaucoup de choses à Berlin, sur fond de crainte polonaise de disparaître de la carte, ce qui a été le cas au XIXè siècle et ce qui a failli se passer en 1938, après la signature du pacte germano-soviétique. Aujourd’hui, d’ailleurs, la Pologne reproche toujours à l’Allemagne de ne pas assez se méfier de la Russie, lorsqu’il s’agit par exemple des contrats gaziers signés avec Moscou ou de l’hésitation allemande à livrer ses fameux chars Léopard à l’Ukraine.
Mais aujourd’hui, les relations de Berlin avec le nouveau gouvernement Tusk sont au beau fixe. Les différends avec l’UE sur l’État de droit appartiennent au passé. On a également vu refaire surface un format de coopération qu’on avait cru oublié : le triangle de Weimar, c’est-à-dire la réunion des trois ministres des Affaires étrangères polonais, français et allemand. Ils cherchent à relancer la défense européenne et mieux gérer les sanctions contre la Russie. Et enfin, sur le plan économique, l’entente est toujours bonne : l’Allemagne reste le premier investisseur en Pologne.

Nigel Farage sera-t-il député ?
Nous partons maintenant pour une station balnéaire anglaise. À Clacton-on-Sea plus exactement, sur la côte sud-est de l’île, dans la circonscription briguée par le leader de l’extrême-droite Nigel Farage aux élections du 4 juillet. Aujourd’hui déclassée, très pauvre, cette petite ville côtière avait voté à 70% pour le « oui » au Brexit en 2016. Et aujourd’hui, son électorat pourrait élire pour la première fois le chef de la formation Reform UK au Parlement de Westminster, au nom de l’une des villes les plus pauvres d’Angleterre. C’est un reportage sur place de Marie Billon.
Toujours au Royaume-Uni… Il dirige le Parti travailliste britannique depuis 2020 et il a choisi de recentrer le programme et le discours du Labour. Et c’est une stratégie payante pour Keir Starmer qui devrait, sauf coup de théâtre, remporter les élections anticipées du 4 juillet. Daniel Vallot dresse aujourd’hui pour Accents d’Europe le portrait de notre Européen de la semaine.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne