Accents d'Europe

Les médecins polonais à la rescousse en Allemagne

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La pénurie de personnel soignant est une réalité mondiale, l’OMS estime qu’en 2030 il manquera 15 millions de professionnels de la santé. En Europe, aucun pays n'échappe à la crise.

Un malade du Covid-19 pris en charge dans une unité de soins intensifs de l'Hôpital communautaire de Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, en 2021. [Image d'illustration]
Un malade du Covid-19 pris en charge dans une unité de soins intensifs de l'Hôpital communautaire de Magdebourg, dans l'est de l'Allemagne, en 2021. [Image d'illustration] AFP - RONNY HARTMANN
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Pénurie de médecins :

Déserts médicaux, personnel soignant débordé dans les hôpitaux, médecins vieillissants, manque de personnel à domicile, territoires ruraux délaissés… même l’Allemagne est sous tension, alors que le pays a le plus gros budget santé au sein de l’UE : 489 milliards d’euros en 2022, soit plus de 12% du PIB. Comme ailleurs, pour assurer la continuité des soins, le pays compte beaucoup sur des soignants venus de l’étranger. Reportage à Berlin, et à la frontière polonaise, Frédérique Lebel.

« Et ailleurs en Europe ? Tous les pays européens sont touchés, à des degrés divers, par le manque de praticiens, quelle que soit leur richesse. L’Allemagne donc mais aussi la France, l’Italie ou le Royaume-Uni. Et, en raison du départ de leurs médecins et de leurs infirmiers, des pays du sud et de l’est de l’Europe : l’Espagne, le Portugal la Grèce et la Bulgarie ou l’Albanie. Sur tout le continent, on peut dire qu’il y a une concurrence entre États pour attirer ces médecins ou ces infirmiers, qu’ils soient européens ou marocains ou afghans.

Cette crise à trois raisons principales : une population qui vieillit, une hausse des maladies chroniques et un manque d’anticipation pour renouveler le personnel médical. En France par exemple, on ne forme que 10 médecins pour 100.000 habitants contre 25 en Irlande. Et cela va s’aggraver : pour l’Organisation mondiale de la santé, les départs à la retraite des personnels soignants sont une véritable bombe à retardement.

Avec des conséquences importantes sur l’accès aux soins : des déserts médicaux, des files d’attente pour les patients et au final, le risque d’un système à deux vitesses public/privé. Au Royaume-Uni où le fameux système de santé gratuit pour tous, le NHS, a été encore une fois au cœur de la dernière campagne électorale. 8 millions de patients sont sur liste d’attente pour obtenir un rendez-vous. 65% des patients qui ont consulté pour un soupçon de cancer n’ont pas entamé de traitement dans les deux mois suivants, c’est un chiffre effrayant. Les médecins sont surchargés, et préfèrent parfois aller travailler dans le privé ou à l’étranger. En Espagne, on retrouve le même sentiment de ne pas pouvoir faire correctement son travail avec 50 consultations qui peuvent s’enchaîner dans une même journée. 700 000 Espagnols sont sur liste d’attente pour une intervention chirurgicale. Comme le résume un cabinet de conseil, c’est le serpent qui se mord la queue : pour recruter, il faudrait offrir de meilleures conditions de travail, mais pour cela... il faut recruter.

Quelles pistes pour remédier à cette situation ? L’Allemagne ne permet pas à des jeunes médecins de s’installer en étant conventionnés avec la sécurité sociale dans des zones qui sont déjà privilégiées en termes de soins. La France, elle, tente péniblement de trouver une solution pour les praticiens à diplôme hors Union européenne. Souvent originaires d’Afrique, ils sont considérés comme «stagiaires associés» et touchent un salaire d’interne. Mais pas question, pour l’instant, de simplifier l’examen d’équivalence qui est très sélectif. 87% des médecins étrangers échouent à l’examen et sont donc ensuite éjectés du système. Le gouvernement réfléchit à la possibilité d’embaucher des médecins qui travaillent, depuis plusieurs années, à l’hôpital. Et enfin, parce que cette fuite de cerveaux pose un problème éthique, un pays comme l’Albanie a pris une mesure drastique : Une loi oblige les jeunes diplômés en médecine à travailler dans leur pays pendant les cinq premières années de leur carrière. Frédérique Lebel »

Bioblu, un robot contre la pollution des côtes :

En Italie, les plages font le plein… et chacune essaie d’obtenir le « drapeau bleu » qui atteste la propreté de son eau. Mais, c’est loin d’être une formalité. Car la Méditerranée centrale est particulièrement touchée par les déchets plastiques : ils sont de loin la première cause de pollution. En Sicile et à Malte, des universitaires se sont saisis du problème. Avec le soutien de la Commission européenne, ils ont développé un robot qui permet de ramasser les déchets sur les côtes et d’évaluer la qualité de l’eau et des plages. Cécile Debarge a rencontré une partie de l’équipe du projet Bioblu à l’Université de Messine. 

« Cofinancé par l'Union européenne. Les vues et opinions exprimées sont cependant celles de l'auteur ou des auteurs uniquement et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Union européenne ou de la DG Politique régionale et urbaine. Ni l'Union européenne ni la DG Politique régionale et urbaine ne peuvent en être tenues responsables. »
« Cofinancé par l'Union européenne. Les vues et opinions exprimées sont cependant celles de l'auteur ou des auteurs uniquement et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Union européenne ou de la DG Politique régionale et urbaine. Ni l'Union européenne ni la DG Politique régionale et urbaine ne peuvent en être tenues responsables. »

Kaja Kallas, une Estonienne à la tête de la diplomatie européenne :

La Première ministre de l'Estonie va succéder à l'Espagnol Josep Borell, c'est ce qu'ont décidé les 27 dirigeants de l'Union. Elle dirige son pays depuis 2021, mais c'est en 2022, quand la Russie a envahi l'Ukraine, qu'elle s'est fait connaître des européens. Les précisions de Daniel Vallot.

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