L'Afrique et le défi de la formation des ingénieurs informatiques
Publié le :
L’Afrique a déjà un pied dans la quatrième révolution industrielle, mais il lui faut développer ses propres créations dans le domaine de l’informatique. Pour cela, il faut que le vivier des développeurs locaux s’élargisse et exercent leurs compétences sur place.

L’Africa Digital Manager Awards, organisé par le groupe français Inetum (ex-GFI, Groupe français d’informatique), une entreprise de services numériques, en partenariat avec l’École centrale de Casablanca, vise à encourager et à mettre en avant les compétences managériales africaines. Pour concourir, il faut avoir réussi à déployer un projet de transformation numérique. Mais les talents restent rarement sur le continent. Les jeunes diplômés marocains par exemple partent souvent à l’étranger après leurs études, pour trouver un emploi. Il y a eu des départs massifs en 2018 et en 2019.
« Nous étions arrivés pratiquement à 600 départs par mois, ce qui est énorme pour un pays qui forme à peu près 8 000 ingénieurs, écoles publiques et privées confondues », dit Saloua Karkri-Belkeziz, directrice Afrique de Inetum, groupe présent au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Tunisie. « Avec la stratégie de développement de notre groupe en Afrique, nous sommes partis du constat que les technologies de l’information, c’est un des piliers de développement de notre continent africain. On ne peut réussir ces projets-là que si nous assurons la proximité par rapport à nos clients. »
« Accompagner nos partenaires pour former 500 000 Africains d'ici à 2030 »
En clair, recruter des talents africains et les retenir. L’enjeu de la formation est primordial pour le continent, selon Julien Barbier, PDG de Holberton, une start-up américaine, qui vient de lever 20 millions de dollars, notamment pour se positionner en Afrique.
« Le pétrole d’aujourd’hui, c’est le nombre d’ingénieurs informatiques qu’un pays arrive à former pour ses propres besoins. Nous, nous allons accompagner nos partenaires pour former 500 000 Africains d'ici à 2030 », annonce Julien Barbier. « On est loin de la demande ; c’est plusieurs millions de développeurs qui manquent aujourd’hui en Afrique. Mais nous ne pouvons pas être le seul acteur, parce que nous fournissons des outils qui forment d’une certaine manière, mais il y a plein de contextes différents. »
Emploi à la clé
Julien Barbier assure qu’à l’issue d’une formation via Holberton, on trouve très facilement un emploi. D’autres plateformes de formation tournées vers l'Afrique, dans le vaste domaine de l’informatique, existent.
« C’est la première plateforme franco-africaine d’enseignement en ligne et de crowdsourcing », déclare Matina Razafimahefa, co-fondatrice de Sayna, une start-up malgache. « Nos étudiants sont principalement à Madagascar. Nous avons des demandes d’étudiants qui viennent de Côte d’Ivoire et du Sénégal. Nous allons ouvrir cette année dans plusieurs villes malgaches. Notre ambition, c’est vraiment l’Afrique francophone. Notre objectif en 2022, c’est d’ouvrir dans d’autres villes en Afrique. »
Coût d’une formation via la plateforme Sayna : 500 € pour un an et 1 300 € pour deux ans ; la garantie d’avoir un emploi étant d’avoir acquis les compétences.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne