À la veille de la présidentielle du 25 octobre, les candidats multiplient les promesses. Un thème revient sans cesse dans les meetings : l’emploi des jeunes. Officiellement, le chômage est inférieur à 3%, mais pour beaucoup, décrocher un travail stable reste un parcours du combattant, malgré une croissance moyenne de 6,4% sur la dernière décennie.

De notre correspondant à Abidjan,
C’est à Yopougon, près d’une gare routière, que nous retrouvons Serge. Diplômé en criminologie, il cherche depuis deux ans un emploi. En attendant, il vend du garba – un plat à base d’attiéké et de thon frit – pour subvenir à ses besoins : « J’ai fait la coordination locale de sécurité. Je suis plus dans le volet militaire. Donc, je passe les concours militaires, mais on n’a pas de suite. »
Pas formés au besoin du marché
Face à ces échecs répétés, Serge tente sa chance dans le privé. Mais là encore, les portes se ferment : « Les entreprises nous demandent des CV bien garnis, avec deux, trois ou même cinq ans d’expérience… alors qu’on vient à peine de finir l’université. »
Pour Ibrahim Koné, expert en ressources humaines, le problème est structurel : « On forme généralement des jeunes sur des modules qui ne sont pas en phase avec la réalité des entreprises. Or, celles-ci ont des besoins précis. Si les jeunes ne sont pas formés sur ces compétences-là, naturellement, ils ne seront pas embauchés. »
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L’Agence Emploi Jeunes en première ligne
Depuis 2015, l’État tente d’apporter des solutions à travers l’Agence Emploi Jeunes. Stages, emplois aidés, financements de projets… des prêts allant de 100 000 à 25 millions de francs CFA sont proposés. Parmi les bénéficiaires, Mardelle Caumouhet, entrepreneure dans le secteur du bâtiment : « Les fonds nous ont permis de développer nos activités, d’organiser mes équipes et de renflouer mon stock. Les résultats sont déjà très satisfaisants. »
Des dispositifs que l’administration veut renforcer, assure Herman Nikoué, administrateur adjoint de l’Agence Emploi Jeunes : « Il s’agit de faciliter et de renforcer l’accès à des emplois décents et productifs, d’amplifier les programmes liés à l’entrepreneuriat des jeunes. Il est même prévu la création d’un fonds de garantie dédié aux jeunes entrepreneurs. »
Selon les autorités, plus de 500 000 jeunes auraient déjà bénéficié du programme Jeunesse (PJ Gouv) 2023-2025.
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