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Le Niger libéralise le secteur des engrais

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Difficultés d’approvisionnements, retards de distribution, aides peu adaptées : les autorités nigériennes veulent rationaliser le secteur de l'engrais. Le 6 janvier, le décret d’application de la loi sur la réforme des engrais, initiée en 2018, a été validé en Conseil des ministres.

Un champ de mil dans la région du Niger, l'agriculture représente la principale activité économique de ce pays. (Image d'illustration)
Un champ de mil dans la région du Niger, l'agriculture représente la principale activité économique de ce pays. (Image d'illustration) Wikimedia/Abdoulkarim666
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Trois kilos d’engrais utilisés à l’hectare en moyenne. Un constat qui a contribué à la réflexion sur le secteur. « Le Niger est l’un des pays qui utilise la plus faible dose d’engrais à l’hectare, indique Yahaya Garba, directeur général de l’agriculture au ministère. Et l’objectif de la réforme, c’est de rendre disponible et accessible aux producteurs ruraux particulièrement, des engrais de qualité partout au Niger. »

Avant cette réforme, c’est la centrale publique Caïma qui était en charge du secteur de l’engrais. Mais des difficultés, notamment d'approvisionnement, étaient rencontrées. « On attendait l’engrais pour avril-mai et il arrivait entre août et septembre, au moment de la récolte, relate Bagna Djibo, président du conseil d’administration de la plateforme paysanne et président par intérim de l’observatoire des marchés des engrais. La formule d’augmenter la fertilité du sol s’impose au Niger pour booster la production, pour permettre d’assurer une sécurité alimentaire, mais pour permettre aussi aux producteurs d’augmenter leurs revenus. »

Des distributions qui devraient être assurées grâce au maillage des entreprises privées. Et les subventions qui profitaient à l’ensemble des agriculteurs sont adaptées. « Le dispositif en cours devrait permettre surtout de favoriser les petits producteurs, précise Bagna Djibo. Des subventions ciblées en direction des plus vulnérables, alors qu’avant elles concernaient tout le monde, même ceux qui avaient des gros moyens bénéficiaient de ces subventions. »

Une réforme favorable au secteur privé

« C’est une bonne nouvelle et une heureuse opportunité », se réjouit Abdoulaye Dia Omar, président de l’Association nigérienne des importateurs et distributeurs d’engrais (Anide), promoteur de la société La Nigérienne des intrants. Il se veut rassurant, le secteur privé sera encadré.

« Le prix des engrais, le PIR est un indicatif de référence. Ce PIR est publié mensuellement sur l’ensemble du territoire. Donc cela permet de mettre à l’abri les producteurs contre justement les éventuels importateurs véreux, fait valoir Abdoulaye Dia Omar. Ce prix intègre l’ensemble des paramètres dans le calcul des coûts et jusqu'à la marge que l’importateur doit appliquer sur son engrais pour le rendre accessible au producteur. »

Malgré l’augmentation vertigineuse du prix des engrais sur le marché mondial, le bilan 2021 est déjà positif selon les différents acteurs. Plus de 70 000 tonnes d’engrais ont déjà été importées. C'est plus du double qu’au temps de la Caïma.

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