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L'héliciculture, une activité simple et rentable en Afrique de l'Ouest

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L’escargot géant d’Afrique, dont les plus gros spécimens peuvent atteindre 500 grammes, est très prisé de certains consommateurs en Côte d’Ivoire ou au Bénin. Traditionnellement cueilli en forêt à la saison humide, il est aujourd’hui de plus en plus souvent élevé dans des escargotières, et les producteurs peinent à suivre la demande.

Un escargot géant africain.
Un escargot géant africain. © Getty Images/Robert Muckley
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Julien Zian est un jeune ingénieur en informatique. En parallèle de cette activité, il élève 20 000 escargots géants d’Afrique, répartis dans six escargotières de la région d’Abidjan. Une passion pour l’animal et un goût pour sa chair.

« Ma passion pour l’escargot a débuté depuis tout petit. Il y a de cela maintenant huit ans que j’ai fondé Snail Africa. La chair d’escargot est prisée dans les restaurants et fait partie des habitudes alimentaires des Ivoiriens », explique Julien Zian. 

Pour la Béninoise Moudjibath Daouda-Koudjo, la chair d’escargot n’a que des qualités. « On le consomme en sauce, c’est une viande qui se cuit très rapidement, elle n’est pas dure, se mange frite ou en brochette », détaille la Béninoise.

►À écouter aussi : Cuisiner l’escargot Achatina

Une demande qui bondit

Longtemps, l’escargot géant d’Afrique n’était consommé que par certains groupes comme les Yorouba, explique Moudjibath Daouda-Koudjo qui a géré un élevage pendant près de neuf ans. Aujourd’hui de Cotonou à Abidjan, la demande explose.

« Moi, en tant que Yorouba, donc consommatrice effrénée d’escargots, j’avais remarqué que la facilité que l’on avait à l’avoir sur nos marchés à un prix raisonnable, puisque c’est un produit de cueillette, commençait à changer », raconte Moudjibath Daouda-Koudjo.« Il devenait cher. Donc je me suis dit, cela veut dire que dans la nature, il n’y en a pas assez et donc qu’il fallait penser à les élever », poursuit-elle.

►À écouter aussi : Escargots, du caractère sous la coquille !

Si Moudjibath Daouda-Koudjo avait compris l’intérêt de ce marché dès le début des années 2000, aujourd’hui de nombreux éleveurs en sont convaincus et se lancent dans la production, d’autant que ce métier est accessible. « L’élevage d’escargots ne demande pas beaucoup de capitaux, comparé à d’autres types d’élevage comme les poulets, les porcs, etc. Il n’y a pas besoin d’un grand capital pour commencer », assure Julien Zian.

Dans l’escargot, rien ne se perd

Un enclos protégé du soleil, des feuilles et des légumes, l’activité ne demande pas non plus une grande technicité. En revanche, l’éleveur doit prendre soin de l’alimentation. Car même si l’escargot mange 500 types de feuilles ou de légumes différents, le régime influence un facteur décisif pour les consommateurs.

« Ce qu’ils mangent sort immédiatement dans leur chair », dit Moudjibath Daouda-Koudjo. « Quand ils mangent une feuille amère, leur viande sera amère. C’est aussi direct que cela. Et avant de les mettre à la vente, il faut leur faire observer un temps de “nettoyage”, faire attention aux dernières feuilles qu’ils vont manger avant la vente, et surtout leur faire faire un peu de jeûne. »

Autre avantage : dans l’escargot rien ne se perd. « De la chair à la bave, en passant par la coquille et même les excréments. Les excréments sont utilisés comme engrais pour les plants », tient à souligner l’éleveur. La coquille concassée se vend comme aliment pour bétail et la bave commence à trouver ses débouchés dans l’industrie des cosmétiques. 

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