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Au Sénégal, le bus sur voies réservées (BRT), une opportunité économique

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Dix-huit kilomètres de voies réservées uniquement aux bus qui traversent 14 communes et desservent 23 stations : au Sénégal, les autorités ont engagé une restructuration des transports. Le TER lui a déjà été inauguré en fin d’année dernière. Et dans la capitale, les travaux du projet du Bus sur voies réservées (BRT) est en cours de réalisation. 300 000 voyageurs sont attendus chaque jour. Le BRT a des objectifs écologiques avec ses 120 bus électriques prévus, mais aussi économiques et social.

Visite de la délégation de la Banque européenne d’investissement sur l’une des stations du futur BRT. La BEI finance le projet à hauteur de 52 milliards de francs CFA.
Visite de la délégation de la Banque européenne d’investissement sur l’une des stations du futur BRT. La BEI finance le projet à hauteur de 52 milliards de francs CFA. © RFI/Charlotte Cosset
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Chaque jour, c’est la même histoire, Des heures de bouchons : « C’est l’heure de pointe. On perd beaucoup de temps. », se plaint Monsieur Sall, chauffeur de taxi depuis plus de 15 ans. « Avant c’était mieux parce qu’il y avait moins d’embouteillage et moins de voitures. On est fatigué parce qu’il faut se lever tôt pour éviter la circulation, ajoute le chauffeur. Et il faut rentrer tard pour éviter aussi la circulation. Il faut travailler longtemps pour faire des courses. »

Des mouvements pendulaires quotidiens entre le centre-ville de Dakar, pôle d’emplois et les quartiers résidentiels périphériques, d’où le projet du BRT.

« Je voudrais résumer l’ambition de l’État du Sénégal autour de la transition que nous faisons,transition vers la mobilité collective, affirme Thierno Birahim, directeur général du conseil exécutif des transports urbains de Dakar. Comme vous le savez, la capitale est congestionnée. Aujourd'hui, 4 millions d’habitants, 7 millions d’habitants attendus en 2040 dans cette capitale régionale qui suffoque de son transport automobile alors que nous avons globalement 30% de déplacements qui sont motorisés.Donc nous préparons l’avenir avec une transition vers la mobilité collective. Transition énergétique aussi parce que nous allons offrir au monde le premier BRT électrique de cette capacité 100% électrique. »

Près de 8 000 emplois supplémentaires

Un trajet aujourd'hui d’1h30, devrait se faire avec le BRT en 45 minutes. Les projections estiment que le BRT permettra de rapprocher les Dakarois de 8 000 emplois supplémentaires. Le projet lui-même étant également créateur d’emplois. 

« La phase travaux génère 1 500 emplois directs puisque nous intégrons nos opérateurs locaux et en phase d’exploitation nous allons générer 1 000 emplois directs, souligne le directeur général du conseil exécutif des transports urbains de Dakar. Mais plus loin, nous allons travailler sur la formation, nous allons mettre en place des modules de formation pour les nouveaux métiers à la mobilité, formation professionnelle, mais aussi formation diplômante », précise Thierno Birahim.  

Le BRT est notamment soutenu par la Banque européenne d’investissement qui finance à hauteur d’environ 52 milliards de francs CFA. « La thématique de la mobilité urbaine est absolument décisive dans des territoires comme Dakar, insiste Ambroise Fayolle le vice-président de la BEI. Pour nous, cela répond vraiment au souhait que nous avons de financer des projets qui vont à la fois améliorer la vie quotidienne des habitants, mais aussi améliorer l’environnement. Et dans tous les sens du terme ce projet correspond aux priorités sénégalaise et africaine. »

L’usage de bus électrique devrait économiser 59 000 tonnes de CO2 par an. 55% des travaux auraient déjà été effectués. La fin des travaux est prévue pour le premier trimestre 2023. 

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