En Ouganda, la route du pétrole change le quotidien [2/4]
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En Ouganda, les retombées du projet d’extraction du pétrole dans la région d’Hoima sont bien concrètes dans le quotidien des populations de cette région enclavée. Changement majeur : la construction de la route goudronnée, désormais surnommée la « route du pétrole ».

De notre envoyée spéciale, de retour de Buliisa, en Ouganda
À Buliisa, sur le bord de la route en cours de finition, Lydia Barungi vend du crédit téléphone sous un parasol coloré. Comme beaucoup, elle a quitté son village pour s’installer à Buliisa.
« Parce qu'ici, à coup sûr, il y a des affaires à faire. Au moins vous pouvez gagner de l'argent, pas comme dans d'autres endroits. Et à l’avenir, nous nous attendons à plus de travail », raconte-t-elle.
Ce ruban de bitume a changé le quotidien des habitants de la région. Gilbert Stephen Munange est un ancien élu. Paysan, il vit à dans le village de Kasinyi à une dizaine de kilomètres du marché.
« Ce village était autrefois très isolé, on ne pouvait même pas y accéder. Mais maintenant, on se déplace comme si on était sur un tapis volant. Cette route facilite les déplacements et donc la vente de nos produits, parce que l’on va facilement au marché. Je m’y rends tous les jours. Avant, je n’y allais pas, car j'aurais pu pousser mon vélo et me fatiguer avant même d'être arrivé », explique-t-il.
Ce sont près de 500 kilomètres de routes tracées dans la région pétrolière. Et la plupart des travaux sont déjà achevés, précise Hennery Sebukeera de l’autorité nationale de planification.
« Les routes du pétrole ne représentent qu'une partie des infrastructures qui doivent être développées pour que nous puissions accroître le potentiel que nous avons dans le secteur du pétrole et du gaz. Mais oui, le gouvernement a fait des investissements substantiels dans les routes pétrolières pour assurer l'accès aux opportunités que nous aurons dans ce secteur ».
Une route qui apporte de nombreux espoirs, mais également des craintes pour ces populations rurales. Moses Bedijo est un représentant communautaire aux abords d’un futur puits.
« Vous voyez ce grand arbre ? C’est là-bas qu’il y a la route où les camions passent tout le temps. Et derrière, après celui-ci, il y a une voie pour les camions, qui va aux futurs puits. Cette communauté craint le trafic. Les gens se plaignent de la poussière. Moi, ma crainte, ce sont tous ces camions à venir. Nous avons de jeunes enfants ici », s'inquiète Moses.
Moses craint les accidents. Par ailleurs, les défenseurs de l’environnement pointent du doigt l’impact environnemental de ces grands axes. L’un d’entre eux traverse le parc protégé des Murchison Falls.
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