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La gestion de la ressource en eau, principal défi de l'économie marocaine

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Le Maroc a connu, cette année, l’une des plus importantes sécheresses de ses 40 dernières années. Dans un discours récent, le roi du Maroc Mohamed VI en a fait une des priorités. Un Plan national de l’eau 2050 prévoit des investissements dans les infrastructures à hauteur de 40 milliards de dollars. La région de Casablanca-Settat est particulièrement touchée par cette problématique. Autorités et politiques tentent de mener des actions.

La sécheresse frappe durement le Maroc.
La sécheresse frappe durement le Maroc. © AFP/Fadel Senna
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Dans la région de Casablanca, malgré l’automne qui a débuté la pluie se fait rare, la végétation est brûlée. Une sécheresse inédite aux impacts importants sur cette région agricole et industrielle.

Plusieurs projets ont été initiés pour répondre à cette problématique. « Un projet de conduite d’eau du bassin de Sebou vers le bassin de Bouregreg, très lourd en termes de l’investissement et pour lequel il y a des volumes d’eau très importants qui vont permettre donc déjà d’alimenter dans les 12 mois à venir la région », explique Abdelatif Mazouz, le président de la région Casablanca-Settat.

« Le deuxième projet, c’est le lancement dès le début de l’année prochaine des travaux de la grande station de dessalement des eaux de mer. Des petites stations ont démarré, des moyennes stations ont démarré, comme à El-Jadida », poursuit-il. « Le troisième type de projet, c’est tout ce qu’on appelle le “re-use”. Nous avons beaucoup d’eau usée qui n’est pas utilisée et donc nous envisageons d’investir énormément là-dedans parce que c’est une ressource qu’on jette malheureusement et par laquelle une ville voisine comme Rabat est toute verte grâce à cette eau usée réutilisée, raffinée et améliorer. »

« On doit se remettre en question »

Une prise de conscience également au niveau du patronat, comme le détaille Mehdi Tazi, vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc. « Ce dont nous nous rendons compte, c’est qu'on a développé beaucoup de cultures qui sont extrêmement consommatrices d’eau et donc on exporte une valeur qui est essentielle sans nécessairement la valoriser ou prendre en compte en coûts des intrants le coût de l’eau », observe Mehdi Tazi. « Donc, on doit se remettre en question sur cet aspect-là et à la fois développer une agriculture qui soit plus écologique et en même temps développer des solutions pour faire face au manque d’eau. »

Dans ce domaine, le groupe agro-industriel Lesieur Cristal a déjà pris des mesures, notamment dans la filière de l’olive. « Nous avons un système d’irrigation qui est responsable puisque nous pratiquons le goutte à goutte, qui permet d’avoir un apport d’eau régulier, responsable et s’il y a un excès de pluie, il est plutôt préservé au niveau des bassins de rétention », assure Brahim Laroui, le directeur général de Lesieur Cristal.

Pour une utilisation « responsable » sur le plan industriel

« C’est une technique que nous avons adoptée et que de nombreux confrères dans le domaine de l’arboriculture au Maroc ont adoptée. Sur le plan industriel le recours à l’eau est nécessaire il est moins important que dans d’autres industries », ajoute Brahim Laroui. « Évidemment il faut être responsable et on veille à ne pas utiliser trop d’eau et à pouvoir la recycler notamment pour tout ce qui entretient des espaces verts et de nettoyage des zones qui sont non alimentaires. »

Dans un rapport publié au printemps, la Banque mondiale souligne la volatilité macroéconomique au Maroc, due notamment à l’importance des chocs pluviométriques.

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