Au Congo-Brazzaville, un projet de transformation numérique donne de l'espoir
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Pour relever le défi de l'accès à internet pour tous à prix réduit, le pays va mener jusqu’en 2028 le Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN), financé à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque mondiale. Les retombées sont attendues avec impatience, notamment par le secteur économique.

De notre correspondant à Brazzaville,
Sur l’avenue Simon Kibambangou dans le deuxième arrondissement de Brazzaville, à quelques encablures du marché Commission, le jeune Gloire Ness, 21 ans, tient un cybercafé dans un espace étroit.
Il offre trois heures de connexion à 1 000 francs CFA, moins de 2 euros. Mais au quotidien, il est confronté aux coupures d’électricité. Et, la qualité de son Internet laisse à désirer. « Les clients déclarent souvent que c’est un peu lent. Mais, on fait seulement avec. [Les fournisseurs] essayent d’améliorer, mais ça ne marche toujours pas », se plaint Gloire.
Gloire Ness est au courant du démarrage du Projet d’accélération de la transformation numérique (PATN). Pendant cinq ans, le PATN va accroître l’accès des populations mal desservies à l’Internet haut débit, tout comme améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services adaptés au numérique. « Je peux dire que c’est un grand projet qui peut aider la population qui aimerait progresser en matière d’accès à internet. Si ce projet est fiable, j’aimerais que ça nous rapporte de la fluidité dans la connexion », espère Gloire.
« Assurer la connectivité de tous les citoyens »
Le PATN a trois composantes dont deuxième est expliquée ici par Francis Seck Mangouani, coordonnateur du projet : « La composante connectivité ! Dans cette composante, nous allons connecter ce qu’on appelle les “zones blanches” ; les zones où les opérateurs économiques, par rapport à leur cahier de charges, n’ont pas l’obligation aujourd’hui de couvrir parce que ce n'est pas rentable pour eux. Donc, l’État ayant l’obligation du service universel doit donc assurer la connectivité de tous les citoyens », détaille M. Mangouani.
Directeur général de l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE), Louis-Marc Sakala est d’avis que le défi à relever est important. « Nous comptons impacter la vie de 2 millions de personnes sur le territoire national. Nous allons interconnecter tous les ministères, toutes les directions et administrations. Nous allons aussi connecter 45 bureaux de postes et plus de 100 écoles », affirme-t-il.
Le bien-fondé du projet est défini par Léon Juste Ibombo, ministre en charge de l’Économie numérique. « Accélérer la transformation numérique de notre pays est une réponse urgente aux besoins de développement socio-économique, pour défier la fracture numérique, la pauvreté et les disparités sociales », précise-t-il.
Outre les 100 millions de dollars de financement apportés par la Banque mondiale, le PATN va également bénéficier de 40 millions d’euros grâce à un don de l’Union européenne et un prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI), selon les gestionnaires du projet.
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