Cette semaine à Paris, les hommes d’affaires français et nigérians se sont retrouvés pour un forum organisé par Business-France, l’agence en charge de promouvoir les entreprises françaises à l’étranger. La France est l’un des premiers investisseurs étrangers au Nigeria, avec un stock d’investissement qui s’élève à dix milliards de dollars. Mais cette dynamique a tendance à s’essouffler et Paris voudrait bien la relancer.

Première puissance d’Afrique, 27e puissance mondiale, 225 millions d’habitants, le Nigeria est un marché qui fait rêver. Notamment Wilfried Tokpa l’un des dirigeants de Kawii, fabricant de jus de fruits exotiques implanté à Strasbourg. « C’est une économie en forte croissance, avec un très bon dynamisme. Je peux dire que tout entrepreneur africain rêve de participer à son développement », souligne-t-il.
Seulement, faire des affaires avec les Nigérians n’est pas simple en raison tout d’abord de la vive concurrence des entreprises locales. Il faut donc du culot. Ignacio Kouadio en a à revendre. Ce jeune Ivoirien de France vient de fonder Towlaa, une agence de marketing qui vise les entreprises nigérianes.
« Chez nous, on dit “tu te vends moins cher, on t’achète moins cher. Tu te vends cher, on t’achète cher”, donc [la question] c’est comment vous allez vous vendre et comment vous allez parler de votre projet et vous projeter avec eux pour faire valoir les différents produits », explique-t-il.
Les atouts des entreprises françaises pour le Nigeria
Selon Ignacio Kouadio, les entreprises françaises ont des atouts considérables pour séduire le marché nigérian. « Ils peuvent avoir la technologie, ils peuvent avoir du matériel, mais le savoir-faire et le fait de rester constant dans une activité, la France l’a, quand même. Donc, je pense qu’avec ce que l’on a comme bagage en France, on pourrait promouvoir pas mal de produit au Nigeria », pense Ignacio Kouadio.
Nkechi Nwosu est une entrepreneuse nigériane installée à Paris. Elle a créé un cabinet de recrutement qui s’est fixé comme objectif de dénicher des profils maîtrisant les deux cultures pour les entreprises opérant en France et au Nigeria.
« On a un client dans les fintechs qui cherche à attirer les entreprises françaises qui veulent faire du business au Nigeria. Dans l’hôtellerie, on a aussi un client qui cherche à s’implanter au Nigeria dans ce secteur, et qui cherche à attirer les personnes qui connaissent le métier et qui sont suffisamment flexibles pour enseigner aussi », déclare Nkechi Nwosu.
Hormis les banques, les entreprises françaises se sentent à l’aise au Nigeria. Quatre-vingt-treize grands groupes tricolores y ont implanté une filiale. La France est devenue le cinquième fournisseur du pays et bénéficie d’une belle image de marque. La preuve, le Nigeria est le deuxième importateur de champagne français sur le continent, juste derrière l’Afrique du Sud.
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