La crise énergétique provoque un boom des petites installations solaires en Afrique du Sud
Publié le :
L’Afrique du Sud est plongée dans une crise énergétique sans fin. Avec ses centrales à charbon vieillissantes, le producteur national Eskom ne parvient toujours pas à répondre à la demande. Depuis plusieurs semaines, les Sud-africains sont plongés dans le noir environ six heures par jour. Certains ont donc décidé de se tourner vers des modes de production alternatifs comme l’énergie solaire. Reportage lors du salon annuel autour des énergies solaires, à Johannesburg.

Nolo Manamela a monté avec un ami sa petite entreprise d’installation de solutions solaires il y a un an, et les affaires vont déjà bon train : « J’ai perdu le compte exact, mais depuis le début, on en a installé plus de 50, explique-t-il. En ce moment, on attend l’arrivée de six containers de panneaux solaires de Chine, ainsi que des panneaux de 550 watts du Canada. »
La très grande majorité des installations proviennent de l’étranger, et les importations ont fortement augmenté ces derniers mois, selon l’administration fiscale.
« Les ventes explosent »
À l’intérieur du pays, l’entreprise sud-africaine ARTSolar a fait le choix d’assembler localement ses panneaux. Pravir Seevnarayan est responsable du développement commercial : « En tant que fournisseur local, nous avons vu nos ventes exploser, et c’est pourquoi nous agrandissons nos capacités de production, afin de devenir la plus grosse usine du continent. Notre entreprise a connu, environ, une augmentation de 500% de la demande pour nos projets clé en main sur les 12 derniers mois. Il est donc difficile, pour l’instant, de répondre à cette demande, mais nous mettons en place des stratégies pour y parvenir d’ici aux prochains mois. »
► À lire aussi : En pleine crise énergétique, l'Afrique du Sud retarde sa sortie du charbon
Les délestages ont également augmenté le niveau de connaissance de la population, comme l’observe Vivian Blümel, fondatrice de la Green Solar Academy qui propose des formations sur tout le continent : « Ça a en quelque sorte forcé les gens à s’intéresser à cette technologie. Et désormais tout le monde sait ce qu’est un onduleur, ou comment marchent les batteries. Ces connaissances se sont vraiment développées au sein du grand public, et je pense que nous devons, au sein du secteur des énergies renouvelables, essayer de maintenir un tel intérêt. »
Hors de portée
Cependant, malgré les premières aides du gouvernement mises en place cette année, la solution solaire reste encore hors de portée pour les plus modestes. Claude Baissac, du cabinet Eunomix, plaide pour des mesures comme une réduction de la TVA, afin de rendre les panneaux plus accessibles : « C’est un pays où on voit de facto une privatisation, mais cette privatisation se fait uniquement au bénéfice de ceux qui ont les moyens de se détacher, de se séparer, de se libérer de l’écroulement des capacités de l’État. »
En début d’année, le président Cyril Ramaphosa avait annoncé qu’il serait bientôt possible pour les particuliers de revendre à Eskom leur surplus d’énergie.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne