En Afrique de l'Ouest, la filière engrais peut créer de l'emploi, surtout pour les jeunes
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En Afrique de l'Ouest, le cap est donné. 17 pays de la région ont uni leurs voix et leurs forces, le 31 mai dernier, en adoptant la Déclaration de Lomé sur les engrais et la santé des sols. Pour y parvenir, ils envisagent de tripler leur consommation d'engrais. À terme, le développement de cette filière pourrait créer de nombreux emplois directs et indirects en dans la région, notamment pour les jeunes.

Le renforcement de la filière engrais aura d'abord des retombées sur le secteur agricole, principal pourvoyeur d'emploi dans la région, comme le rappelle Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre :
« L'agriculture, comme vous le savez, c'est le secteur par essence qui créé beaucoup d'emplois, qui génère beaucoup de revenus et il est clair qu'un des enjeux par rapport au développement que nous soutenons ici, c'est la création d'emplois. En Afrique, chaque année, c'est près de 300 millions de personnes qui rentrent sur le marché du travail. Je pense que si on dit que c'est le secteur privé qui doit être créateur d'emplois en Afrique, c'est le secteur privé agricole. »
En Afrique de l'Ouest, le secteur agricole emploie à lui seul près de la moitié de la main d'œuvre de la région. « Si les États parviennent à doubler leur productivité agricole d'ici à 2035, il pourrait être encore plus attractif », estime Alain Sy Traoré, le directeur de l'Agriculture et du Développement rural à la Commission de la Cédéao.
« N'oublions pas que nous avons quand même une population extrêmement jeune. Beaucoup de statistiques nous donnent des proportions de 60 à 70% de notre population qui a moins de 35 ans. C'est la force active et donc disponible. Si elle trouve un intérêt à produire et à gagner de la productivité : 5 tonnes à l'hectare de maïs au lieu d’1,5 tonne ; 3 ou 4 tonnes de coton au lieu de 1,5 tonnes ; 10 tonnes à l'hectare de riz au lieu de 2-3 tonnes. Je pense que cela va créer de l'emploi, mais aussi stimuler l'attractivité du secteur », ajoute Alain Sy Traoré.
Transformer le secteur agricole
Le renforcement de la filière engrais va ainsi favoriser l'emploi dans le secteur agricole, mais aussi industriel, poursuit le représentant de la Cédéao.
« Qui dit augmentation de la productivité agricole, dit création de revenus dans les milieux ruraux, dit organisation également du développement de ces filières-là, en termes d'industrialisation. Et quand on va investir sur des unités industrielles de transformation du phosphate, on crée de l'emploi. Bref, tout est bénéfique pour nous. »
Pour développer le commerce intra-régional d'engrais, les dirigeants ouest-africains s'engagent à accélérer l'investissement dans les infrastructures portuaires, de stockage et de transport. Trois domaines dans lesquels les perspectives d'emploi devraient là aussi se développer.
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