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Intelligence artificielle en Afrique: l'IA au service des banques [1/3]

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En Afrique, l’IA permet aux banques de mieux cerner le profil de leurs clients, les données collectées peuvent notamment faciliter l'accès au crédit, tout en permettant d’offrir des services mieux calibrés aux besoins spécifiques des emprunteurs non bancarisés. 

Depuis une dizaine d’années, les services de paiement intègrent des outils d’intelligence artificielle permettant une évaluation alternative du risque crédit. 
Depuis une dizaine d’années, les services de paiement intègrent des outils d’intelligence artificielle permettant une évaluation alternative du risque crédit.  © CC0 Pixabay/Gerd Altmann
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Difficile d’évaluer si un client va rembourser son prêt lorsque celui-ci n’est pas bancarisé. S’il utilise uniquement de l’argent liquide pour ses transactions par exemple. Mais depuis une dizaine d’années, les services de paiement intègrent des outils d’intelligence artificielle permettant une évaluation alternative du risque crédit. 

« Avant 2010, les prêts pour les petites et moyennes entreprises étaient accordés par les différentes banques au terme d’un processus traditionnel assez long », rappelle Riadh Naouar, manager au sein de l’International Finance Corporation. Il s'exprimait lors d'un débat au sommet de la Finance Africaine (AFIS), qui s'est tenu à Lomé au mois de novembre. « Entre 2010 et 2015, on a vu l’émergence de “prêteurs numériques”. Les opérateurs des télécommunications tiennent entre leurs mains une immense base de données – et en partenariat avec les banques, ils sont parvenus à faciliter l’accès à l’emprunt pour leurs clients. Ces processus numériques se sont encore accélérés pendant le Covid », ajoute-t-il.

Collecte de données sur mobile

Des entreprises de la fintech se sont peu à peu positionnées sur ce marché – elles proposent de collecter et d’analyser des données disponibles dans le téléphone des utilisateurs. Une solution plébiscitée par les banques selon Nana Araba Abban, directrice de la banque des particuliers Ecobank : « Ces fintechs proposent des applications que le client va télécharger en donnant son approbation pour que toutes leurs activités soient analysées, leur mode de vie. Toutes ces informations sont partagées par les banques qui peuvent ajuster leurs offres, et prendre de meilleures décisions pour attribuer un crédit. »

Une demande d’emprunt peut ainsi être réalisée en quelques clics - plus rapide, plus risquée aussi : au Kenya, l’essor des prêts numériques a poussé certaines personnes à s’endetter à des taux d’intérêt élevés. « L’année dernière, le Rwanda a lancé un cadre pour évaluer les besoins réglementaires », souligne Anita Umuhire, patronne de Bank of Kigali. « Les banques peuvent tester certaines de leurs solutions dans un environnement réel, avec de vrais clients, mais dans un cadre régulé. »

La confidentialité et la protection des données des utilisateurs est un autre enjeu majeur pour le législateur.

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