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Les distributeurs français attirés par le marché gabonais

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Au Gabon, malgré la crise économique consécutive à la pandémie du Covid-19, de grandes enseignes commerciales s’implantent dans le pays. C’est le cas d’Intermarché et de Carrefour, deux grands groupes français spécialisés dans la distribution. Cependant, au lieu d’ouvrir leurs propres supermarchés, ces groupes s’associent avec des distributeurs locaux. Une stratégie qu’ils jugent payante. Mais les consommateurs et l’État sont-ils vraiment gagnants ?

Lors de l’inauguration du premier magasin aux couleurs de Carrefour à Libreville, décembre 2021.
Lors de l’inauguration du premier magasin aux couleurs de Carrefour à Libreville, décembre 2021. © Yves-Laurent Goma / RFI
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Ces personnes triées sur le volet viennent d’assister à l’inauguration du premier magasin aux couleurs de Carrefour à Libreville. Le groupe a dépêché au Gabon son directeur exécutif des partenariats internationaux pour l'occasion.

Patrick Lasfargues explique pourquoi son groupe n’a pas ouvert ses propres magasins au Gabon. « Nous avons estimé plus opportun et beaucoup plus efficace de nous appuyer sur des entrepreneurs avec succès, qui ont déjà développé leurs réseaux, plutôt que de rentrer dans une politique d'investissement qui est longue et compliquéeEt la crise du Covid a renforcé cette nécessité au niveau du groupe Carrefour d'investir dans les pays où nous sommes et puis de nous appuyer sur ce réseau de partenaires au niveau international. »

Désormais, les habitués de Carrefour retrouveront au Gabon les mêmes produits, la même ambiance. Les consommateurs gabonais vont aussi constater une baisse des prix grâce à la mutualisation des moyens, soutient Bernard Azzi, directeur général de Prix Import, le partenaire au Gabon de la marque française. « Carrefour s'associe en France avec plusieurs centrales pour avoir un prix intéressant. Et nous, quand on s'associe avec la force d'achat de Carrefour, on peut avoir des prix intéressants. Et c'est ça qui va nous donner un coup de main pour avoir des prix à la portée de tout le monde. »

Avant Carrefour, c’est le groupe Intermarché qui a conclu le même type de partenariat l’année dernière avec CecaGadis, géant gabonais de la distribution. L’arrivée de ces grandes marques est un symbole de l’attractivité du marché gabonais, se félicite Hugues Mbadinga Madiya, ministre du Commerce.

« C'est le signe que le pays est prêt pour accueillir le capital international. Ces partenariats vont aboutir à des investissements réels et à un développement du réseau de ces entreprises », affirme le ministre qui estime par ailleurs que l’arrivée de ces géants doit stimuler les producteurs locaux. « Les politiques que vous voyez se développer sont complémentaires avec les efforts du gouvernement et intègrent la question notamment de l'approvisionnement local. C'est donc une opportunité pour le développement d'acteurs locaux. »

Le commerce formel génère 500 milliards de francs CFA dans l’économie du pays. Le Gabon table sur ce secteur pour diversifier son économie trop dépendante de la rente pétrolière.

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