La FinTech franco-ivoirienne Julaya, symbole d'un secteur béni des dieux
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C'est l'âge d'or (au sens propre du terme) pour la FinTech africaine. Le cabinet de conseil McKinsey prévoit même que le secteur aura multiplié par huit ses revenus entre 2020 et 2025. Un boom qui attire bien évidement les investisseurs. Ils n'ont jamais été aussi nombreux à placer leurs billes dans la FinTech qu'en ce moment. Ainsi, la startup franco-Ivoirienne Julaya vient de lever cinq millions de dollars pour poursuivre son développement.

Bienvenue dans l'univers délirant des FinTech africaines et de leur taux de croissance stratosphérique. « En global, on va dire qu'on est à 500% par an, c'est 15% par mois. Nous sommes financés par du capital-risque, donc des fonds deventure capital, qui demandent un rendement assez élevé. Ce sont les startups, et la FinTech, il faut que vous ayez une croissance assez soutenue pour que les investisseurs vous fassent confiance et vous suivent », explique Mathias Léopoldie.
Cet entrepreneur de 28 ans vient de lever 5 millions de dollars pour accélérer le développement de son entreprise basée à Abidjan, Julaya. Julaya fournit des solutions de paiement en mobile money aux entreprises désireuses de régler leurs fournisseurs ou leurs salariés par ce moyen. Un secteur en plein boom dans une région, l'Afrique de l'Ouest, qui rattrape à grands pas son retard sur l'Afrique de l'Est. Si l'entreprise a été fondée par deux Français, elle est basée à Abidjan, et ses actionnaires sont en grande partie Africains.
« Nous avons eu des investisseurs nigérians en Business Angel, et après des investisseurs marocains, des intégrateurs bancaires, des Tunisiens également. Et récemment, on a eu un fond autrichien, "Speed Invest", qui a pris un gros ticket d'entrée, quasiment deux millions d'euros », raconte l'entrepreneur.
Si les FinTech ont le vent en poupe, leur nombre a triplé en deux ans, il ne faut pas croire que l'argent tombe du ciel pour autant. Comme toutes les PME africaines, celles de la tech doivent aller chercher les investisseurs avec les dents. Comment fait-on pour trouver des sous ? Il faut tout d'abord, préconise Mathias Léopoldie, être en veille et suivre les publications spécialisées :
« Il y a plusieurs médias que l'on peut lire. Tech Crunch par exemple, où, dès qu'il y a une levée de fonds, vous avez un article qui peut mentionner les investisseurs. Et puis après, vous avez des outils, le plus connu, c'est Pitchbook, c'est un outil qui vous donne les listes d'investisseurs. Il y a aussi Crunchbase qui est très utilisé.
Donc, quand vous entendez une boîte qui lève des fonds et qui est similaire à la vôtre dans son activité, vous allez sur Crunchbase, vous tapez le nom de la société et vous pouvez voir ses investisseurs. Il y a enfin des acteurs qui maintiennent à jour des bases de données qui peuvent être intéressantes à lire. Moi, je lis beaucoup une qui s'appelle Africa The Big Deal qui met à jour sa base de données tous les mois, avec tous les investisseurs qui ont investi dans le mois ».
Fouiller les publications spécialisées n'est qu'une étape, ensuite, il faut repérer et approcher ces investisseurs. Un travail de réseautage de longue haleine, mais nécessaire dans un monde où les banques traditionnelles ne se risquent pas à prêter aux startups.
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