Mining Indaba: l’avenir doré du platine en Afrique du Sud [5/5]
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Le Mining Indaba, grand rassemblement annuel des acteurs du secteur minier africain, s’est tenu au Cap, en février 2022. L'occasion de revenir sur différents enjeux autour des mines du continent africain. Et parmi les technologies qui ont fait parler d’elles, se trouve l’hydrogène vert. Des développements suivis de près par l'Afrique du Sud et le Zimbabwe qui disposent des plus importantes ressources au monde de platine, indispensable pour la technologie de l'hydrogène.

De notre correspondante en Afrique du Sud,
En déclin suite au désamour du diesel, en particulier depuis le scandale Volkswagen de 2015, le platine, qui servait jusqu’à présent surtout à diminuer les émissions des pots d’échappement, pourrait faire son grand retour, grâce au développement de l’hydrogène vert.
« À mesure que l’électrification des transports augmente, on devrait observer un déclin du marché des moteurs à combustion interne, à essence ou diesel, explique Michael Solomon, professeur à l’université du Cap et membre du conseil d’administration de la société minière Sedibelo Resources. Mais nous espérons que cela sera compensé par davantage d’utilisation de platine dans les piles à combustible », ajoute le professeur.
Le platine, avec l’iridium, un de ses sous-produits, est utilisé pour créer de l’hydrogène vert à partir de catalyseurs grâce à l’électrolyse de l’eau - soit la séparation des molécules d’hydrogène et d’oxygène ainsi que dans les piles à combustible, qui retransforment cet hydrogène en énergie. Les entreprises minières en activité en Afrique du Sud s’y intéressent donc de près, comme l’explique Fahmida Smith, en charge du développement des marchés pour Anglo American :
« Il y a toujours une possibilité que des personnes développent de nouvelles technologies sans utiliser les métaux du groupe platine, mais je ne pense pas qu’il soit possible de les remplacer à 100%, car ils jouent un rôle important. Ils permettent de créer des technologies efficaces et avec une longue durée de vie, grâce à leurs propriétés de métaux nobles ».
Et pour Wilma Swarts, spécialiste du secteur pour le cabinet de conseil Metals Focus, même si des alternatives au platine se développent et que les regards se tournent également vers le recyclage, ce n’est pas forcément négatif alors que le marché devrait déjà cette année être déficitaire.
Une vallée de l'hydrogène vert
« C’est une bonne chose pour les métaux du groupe platine qu’il y ait des alternatives, car si le marché était dépendant d’un seul métal, – qui plus est, assez rare – on verrait se développer beaucoup plus de tentatives pour le remplacer. Nous sommes très optimistes vis-à-vis de la demande pour ces métaux et, à l’avenir, nous pensons que nous allons entrer dans une nouvelle ère du platine ».
L’Afrique du Sud compte en tout cas se servir de son avantage de premier producteur mondial de platine et d’iridium, en développant une vallée de l’hydrogène vert – soit un pôle industriel pour développer cette technologie.
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