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Au Kenya, une start-up propose un système de capture de carbone

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Lutter contre le changement climatique et mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles. C’est l’ambition d’une très jeune start-up à Nairobi au Kenya. Octavia Carbon est née en juin 2022 avec pour objectif de capturer le dioxyde de carbone dans l’air. Une technologie qui permet d’extraire le CO2 de l’air ambiant qui, une fois filtré, peut ensuite être stocké sous terre de manière définitive ou réutilisé pour différentes industries. Octavia Carbon entend proposer les deux options. 

L'équipe d'Octavia Carbon. Leur machine peut récupérer jusqu’à quatre tonnes de CO2 par an qui peuvent ensuite être réutilisées pour des boissons pétillantes ou renforcer des matériaux de construction.
L'équipe d'Octavia Carbon. Leur machine peut récupérer jusqu’à quatre tonnes de CO2 par an qui peuvent ensuite être réutilisées pour des boissons pétillantes ou renforcer des matériaux de construction. © octaviacarbon.com (capture d'écran)
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De notre correspondante à Nairobi,

C’est en bordure de Nairobi qu’Octavia Carbon a implanté son usine. Deux machines y trônent fièrement. Elles servent à récupérer le dioxyde de carbone dans l’air ambiant. La toute dernière doit bientôt être commercialisée. Mwangi Kagunyu est un des ingénieurs. Il la présente.

« Il y a des ouvertures sur les quatre côtés, l’air ambiant y rentre grâce à un ventilateur, puis passe par un filtre chimique, qui, pendant trois heures extrait le dioxyde de carbone de l’air. L’air libre de dioxyde de carbone est rejeté. Le CO2 extrait est lui stocké dans des réservoirs. »

Une machine à 30 000 dollars

Cette machine peut récupérer jusqu’à quatre tonnes de CO2 par an qui peuvent ensuite être réutilisées pour des boissons pétillantes ou renforcer des matériaux de construction par exemple. Une poignée d’entreprises en Europe et aux États-Unis ont déjà passé commande. Le coût d’achat : environ 30 000 dollars. Octavia Carbon espère en vendre une centaine cette année. Un point de départ pour un projet ambitieux, explique le PDG Martin Freimüller.

« D'ici à la fin de l’année, nous espérons pouvoir lancer au Kenya une installation qui récupérerait 100 tonnes de CO2 par an, en utilisant de l’électricité produite par la géothermie. Suivant le même processus de filtrage chimique, le CO2 récupéré sera ensuite purifié, mélangé avec de l’eau, puis injecté sous pression à environ 500 mètres dans le sol, où il se transforme en roche et est stocké pour toujours. »

Une motivation environnementale

Le processus est énergivore. Le choix du Kenya n’a donc pas été anodin pour Octavia Carbon. En 2021, près de 90% de la production d’électricité du pays était d’origine renouvelable. Pour Martin Freimüller, la motivation est avant tout environnementale.

« Notre mission en tant qu’entreprise est double : lutter contre le changement climatique et mettre fin aux combustibles fossiles. Si nous continuons à émettre autant de CO2 dans les années à venir, nous allons atteindre la limite pour les 1,5% de réchauffement. Il faut trouver des façons d’inverser cet excès, notamment en enlevant de l’air plus de CO2 que ce que nous émettons. »

Si le Giec estime que le captage du CO2 fait désormais partie de la panoplie des outils nécessaires pour lutter contre le changement climatique, il n’est cependant pas une solution miracle. L’Agence internationale de l’énergie dénombre 18 installations au monde qui récupèrent environ 10 000 tonnes de CO2 par an alors qu’en 2022, les émissions mondiales ont atteint près de 37 gigatonnes. La priorité reste bien la diminution des émissions.

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