Le secteur maritime en Afrique en quête de décarbonation [1/2]
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Au cœur de nos modes de commerce, le secteur maritime est cependant le deuxième le plus émetteur d’émissions de gaz à effet de serre. Évalué à 25% du total mondial des émissions, le secteur maritime se positionne juste derrière le secteur de l’énergie et devant l’industrie. Il est donc essentiel pour ce secteur de revoir sa copie… Le continent africain, touché de plein fouet par le changement climatique, mais également au cœur des échanges commerciaux maritimes, est particulièrement concerné. Comment décarbonner le secteur maritime en Afrique ?

Le Ghana est l’un des pays montrés en exemple dans le secteur. Il a récemment accueilli une grande conférence sur le sujet. En plus d’avoir signé l’ensemble des conventions et autres initiatives, le Ghana a débuté la conversion de ses infrastructures.
« Par exemple, dans le port de Tema, nous mettons en place un système portuaire durable où nous avons installé des infrastructures qui utilisent des énergies propres », explique Numbu Issahaque Sumabe, chargé des questions environnementales à l’autorité maritime du Ghana. « Ainsi, lorsque les navires font escale dans le port, ils peuvent se brancher sur nos installations électriques durables pour qu’ils n’utilisent pas de carburants fossiles. Nous procédons également à des inspections rigoureuses des navires qui visitent nos ports. »
Adapter les installations avec des solutions durables
Également sur le front de la décarbonation, les compagnies maritimes. Maersk est l’un des principaux armateurs mondiaux. Avec un objectif de neutralité carbone dès 2040, l’entreprise mise essentiellement sur la technologie. Elle adapte ses installations à quai avec des solutions électriques durables. Mais avec environ 700 navires, le premier effort se porte sur sa flotte, explique Thomas Theeuwes est le directeur de Maersk pour l’Afrique centrale et de l’Ouest.
« Il est vrai que la plus grande partie de nos émissions de gaz à effet de serre proviennent de nos navires et à ce jour, nous avons commandé 19 nouveaux navires pouvant fonctionner au bio-méthanol, neutre pour le climat. Cela coûte environ 8 à 12% de plus pour construire de tels navires. Dans le même temps, nous cherchons également à moderniser les navires existants, en adaptant les moteurs au méthanol. »
Initiatives alternatives
Et puis il existe des initiatives alternatives telles que TOWT qui mise sur le transport de produits qualitatifs sur des cargos à voile. « Il y a deux navires qui sont actuellement en cours de construction donc ce sont des navires de 81 mètres de long qui transportent plus de 1 000 tonnes de marchandises », indique Guillaume Le Grand, le directeur de l’entreprise. « On va à plus de 11 nœuds, il faut s'imaginer environ 20 km heure pour un navire qui a tous les moteurs éteints pour finalement un coût unitaire qui est très compétitif, mais une décarbonation qui est totale. On est à plus de 90%. »
Au-delà des adaptations technologiques, la décarbonation du secteur passera nécessairement pour certains experts par un changement de la consommation pour diminuer les échanges maritimes.
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