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Le FIDA cherche à mettre les finances mondiales au service des petits agriculteurs

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Mi-décembre, le Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations unies a lancé sa nouvelle campagne de levée de fonds. Il cherche à récolter deux milliards de dollars de nouveaux financements pour atteindre une enveloppe globale de dix milliards pour son programme d’action triennal. Objectif : améliorer les conditions de vie de 100 millions de ruraux. 

En Angola, les ruraux représentent un tiers de la population totale.
En Angola, les ruraux représentent un tiers de la population totale. © Jorge Fernandez / LightRocket via Getty Images
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La quatrième session de reconstitution des ressources financières du FIDA a pris place à Paris et était coorganisée par l'Angola et la France. En Angola, le FIDA finance neuf projets qui ont profité à près de 600 000 familles. Un exemple de succès, selon la ministre de la Pêche et des Ressources marines angolaise, Carmen do Sacramento Neto, est le projet AFAP qui a permis de développer les capacités des pisciculteurs.

« Deux bassins ont pu être fabriqués au bénéfice de 235 familles, explique ainsi la ministre. Un bassin est dédié à la production de poissons pour la vente sur les marchés. L’autre bassin pour la consommation locale. Cela a permis de créer une source de revenus pour les communautés, mais également de répondre aux besoins alimentaires. »

Cet appel à contribution du FIDA intervient à un moment où d’autres institutions organisent également leurs levées de fonds. 48 États se sont tout de même engagés à contribuer pour un montant d’un peu plus d’un milliard de dollars. « C’est vrai que de nombreux pays doivent choisir entre différentes organisations, reconnaît Alvaro Lario, le président du Fonds. Pour nous, c'est donc le témoignage de la confiance qu'ils ont dans la mission et surtout dans les résultats du FIDA. »

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S'adapter au nouveau contexte économique mondial, un effort obligatoire

La singularité du FIDA est qu'il s'agit de la première institution spécialisée des Nations unies à s’être connectée aux marchés financiers mondiaux, ce qui lui permet de lever davantage de fonds. « La capacité d’emprunt du FIDA est notée AA+. Nous émettons également des obligations dans le cadre de placements privés bilatéraux », continue le président.

C'est une initiative prise dans le contexte économique complexe de ces dernières années. En effet, la finance publique n’est plus l’option favorisée par les institutions internationales. Le FMI et la Banque mondiale ont entamé une réflexion sur les mécanismes de financement, à laquelle n’échappe pas le FIDA.

« Désormais, nous utilisons notre bilan pour co-investir avec le secteur privé, explique encore Alvaro Lario. Maintenant, pour les nouvelles stratégies pays et nos nouveaux programmes, nous verrons quels sont nos points d'entrée, les moyens de nous connecter et d’intégrer le secteur privé dans nos projets. »

Le FIDA se destine à aider les petits exploitants agricoles essentiels à la sécurité alimentaire des pays à faibles revenus. Ces petits agriculteurs sont également les plus vulnérables au changement climatique et aux conflits.

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