Électrification du Togo [1/2]: Les données géospatiales au service du développement
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Le gouvernement togolais a lancé il y a trois ans un ambitieux projet de cartographie des infrastructures disséminées sur son territoire. En tout, plus de 150 types d’infrastructures ont été répertoriées dans le système de santé, de l’éducation ou de l’énergie... Ces données réunies sur une plateforme en ligne permettent une meilleure représentation du territoire, afin d'appuyer la planification et le développement économique du Togo. Rencontre avec les équipes de Mitsio Motu, jeune pousse de la tech française en charge de ce projet.

Pendant près de huit mois, les équipes de Mitsio Motu ont réalisé une collecte de données d'une ampleur et d’une précision inédite sur le continent. C’est un véritable tour de force, que décrit Louis Verin, cofondateur et PDG de la start-up française : « C'était réaliser un recensement complet de toutes les infrastructures du pays, tout le système sanitaire, tout le système éducatif, les infrastructures énergétiques, les routes, les infrastructures agricoles, et on a travaillé donc à la cartographie de tous ces réseaux, sur le terrain, en partenariat avec les ministères. Ça a impliqué notamment une équipe de 750 personnes qui s'est déployée du nord au sud, avec également une équipe data qui a développé une plateforme assez inédite, qui s'appelle un géoportail, qui va représenter toutes ces informations, de manière hyper précise, et aussi de les rendre accessibles. »
Les informations récoltées dans le cadre du Projet de recensement des infrastructures sociales et économiques en République togolaise (PRISE) ont été traitées et modélisées sur une carte dynamique. Arsène Touck est développeur full stack chez Mitsiu Motu : « Ça permet d'avoir cette donnée décisionnelle, et qui peut évoluer dans le temps. Pour dire, aujourd'hui, si nous avons eu 100 élèves dans une école et qu'il y a cinq ans il y en avait 50, on voit bien qu'il y a eu un progrès. »
Chaque soir, les données récoltées sur le terrain par les collecteurs étaient traitées par l’équipe de Morgane Benoist, data ingénieur pour la start-up : « Une fois qu'on a une donnée exhaustive, on agrège toutes nos données, donc on a toutes les données du pays, on vérifie, on fait beaucoup d'analyse aussi géospatiale, pour que les données soient propres et exploitables, qu'il n'y ait pas de doublons, d'incohérence, et on les met dans une base de données géoréférencée, qui appartient maintenant au client. »
L’utilisation des données géospatiales permet de réduire les risques et de faire exister des projets à moindre coût. Mitsiu Motu a par exemple définit les futurs emplacements des lampadaires solaires de l’entreprise française Sunna, déployés dans le cadre du programme d’électrification du gouvernement togolais. Eloge Amakbre, analyste projet, a supervisé la collecte des données : « Ça a permis de répartir de manière mathématique et logique, 50 000 lampadaires sur toute l'étendue du territoire, en fonction des critères que le client nous a donnés. Et ensuite, on a encore des collecteurs qui sont allés sur le terrain pour valider le déploiement théorique que nous avions fait depuis nos bureaux. »
Les données géospatiales permettent une mise en œuvre rationnalisée et donc plus rapide et plus efficace des infrastructures dans le cadre de projet de développement.
À écouter aussiÉlectrification du Togo [2/2]: L'éclairage public solaire se développe dans les zones rurales
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