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Le bitcoin sera-t-il la valeur refuge du XXIe siècle?

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Le bitcoin renoue avec les sommets, il frôle la barre des 20 000 dollars. Va-t-il détrôner l’or en devenant la valeur refuge de l’ère numérique ? C’est la conviction de ses partisans et d’un nombre grandissant d’investisseurs.

Le bitcoin est très apprécié par tous ceux qui ont un problème avec le dollar américain.
Le bitcoin est très apprécié par tous ceux qui ont un problème avec le dollar américain. AFP/File
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Cette année encore les variations du bitcoin affolent les traders. Au début de la crise du coronavirus, il dégringole, ses détenteurs en panique vendent pour acheter du dollar, le 30 mars la monnaie cryptée perd 40% de sa valeur, elle passe en dessous de la barre des 6 000 dollars. Huit mois plus tard, le voilà sur le point de crever le plafond des 20 000 dollars, un nouveau sommet en vue qui alimente le roman de cette crypto-monnaie née il y a presque douze ans. En retrouvant un élan alors que la pandémie s’est aggravée, le bitcoin voit sa légitimité renforcée et les investisseurs traditionnels, ceux qui gèrent les fonds sur les plus gros marchés du monde, battent leur coulpe. L’un reconnaît qu’il a eu tort d’ignorer cette drôle de monnaie, un autre qu’elle est là pour durer.

Le bitcoin a-t-il vraiment les mêmes vertus que l’or ?

Son inventeur en a volontairement limité le nombre d’unités à 21 millions, et il y a en a aujourd'hui 18 millions en circulation, sa valeur ne peut donc que grimper une fois que tous les gisements numériques seront épuisés. Comme l’or, le bitcoin cultive la rareté, et donc la cherté. Au moment où l’endettement explose, les investisseurs redoutent l’inflation. Plutôt que d’acheter de l’or pour se protéger contre ce risque, ils pourraient opter pour le bitcoin. C’est le choix fait cette année par les millennials. Depuis que Paypal autorise les paiements en bitcoin, depuis qu’il existe des véhicules financiers permettant d’investir facilement dans la monnaie cryptée, le bitcoin attire de plus en plus, d’où la tendance haussière de ces derniers mois. Mais le bitcoin est encore bien loin de se substituer aux lingots déposés dans les banques centrales pour garantir la valeur des devises puisqu’en valeur, ce marché ne pèse que 3% du marché de l’or.

Certaines banques centrales l'ont déjà adopté, c'est le cas en Iran

Le bitcoin est très apprécié par tous ceux qui ont un problème avec le billet vert ou avec l’oncle Sam. Les Argentins, par exemple, sont de gros acheteurs de bitcoin parce que leurs placements en dollars sont limités pour éviter la fuite des capitaux. Au Venezuela, comme en Iran, c’est pour contourner les sanctions américaines que le bitcoin est populaire auprès des autorités, et auprès des habitants parce que sa valeur est plus sûre et plus élevée que celle de leur monnaie nationale. La Chine est aussi un grand pays amateur de bitcoin, mais vu l’étroitesse de ce marché, il est matériellement impossible de changer tous les bons du trésor détenus par la banque centrale chinoise contre des unités de bitcoin. Et par ailleurs, vu la forte volatilité de cette jeune monnaie, ce serait prendre un risque inconsidéré.

Car le bitcoin n'a toujours pas prouvé qu'il était aussi sûr que l'or, le métal inaltérable qu'on se transmet de génération en génération. Pour ses détracteurs, le bitcoin n’a pas convaincu comme monnaie, trop compliquée, trop chère à utiliser au quotidien, son usage est réservé à ceux qui le brandissent pour se démarquer comme on le ferai avec une montre ou un vêtement de luxe. Comme placement, le bitcoin en revanche trouve en ce moment sa place mais attention à la bulle financière préviennent ces Cassandre : sa valeur pourrait s'effondrer comme celle des œuvres d’art ou des baskets vintage qui se vendent aujourd'hui... à prix d'or.

En bref

Brexit : la peur d'un no deal fait tanguer la livre britannique

Elle a perdu hier 1% face à l’euro et au dollar pour quasiment revenir au même niveau en fin de journée, comme s'il y avait encore un espoir d'accord entre Bruxelles et Londres. La facture du no deal est élevée pour le Royaume Uni: 2% de croissance en moins en 2021 et 300 000 emplois détruits.

 

 

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