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Gafam en 2020: flambée en Bourse et envolée des contestations

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Ce mois de décembre est à l’image de ce qu’a été 2020 pour les entreprises du numérique : très contrasté. Les Gafam, notamment (Google, Facebook, Apple et Microsoft), sont de plus en plus puissants. Ces géants sont aussi de plus en plus contestés. Côté pile : le secteur de la Tech fait partie des grands gagnants de l’épidémie de Covid-19.

Les 5 entreprises américaines pèsent aujourd’hui 8000 milliards de dollars en bourse.
Les 5 entreprises américaines pèsent aujourd’hui 8000 milliards de dollars en bourse. © Getty Image
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Effet logique de la distanciation physique, consommation et lien social se sont reportés sur la Toile. Alors les Gafam et leurs homologues chinois à l'instar de Baidu et Alibaba, déjà puissants avant la crise, sont devenus omniprésents. Les cinq entreprises américaines pèsent aujourd’hui 8 000 milliards de dollars en bourse. C’est environ trois fois le PIB français.

À Wall Street, les actions ont flambé. +74 % pour Apple depuis le début de l’année. Même ordre de grandeur pour Amazon, dont le chiffre d’affaire s’est envolé au troisième trimestre. Google enregistre une hausse de 31 % de son action. Toujours à New York, l'action du Chinois Alibaba a grimpé de 23 % depuis le 1er janvier.

Une autre entreprise a particulièrement tiré son épingle du jeu. Devenu un incontournable du télétravail, des réunions et des cyberapéros, le titre Zoom affiche une hausse de près de 500 %.

2020 est aussi une année record pour les entrées en Bourse. Parmi les arrivées ce mois-ci, DoorDash, une offre de livraison de repas et de courses à domicile, a fait impression en prenant 86 % le premier jour avant de reperdre un peu. Malgré un fort recul de son activité depuis le début de l'épidémie de Covid-19, AirBnB est entré en trombe dans le Nasdaq. Le prix de son action a plus que doublé par rapport au prix de son introduction.

Poursuites

Le revers de la médaille, c’est une contestation de plus en plus forte. Le poids grandissant des géants du numérique inquiète de plus en plus. 

Ce mercredi 16 décembre, le procureur général du Texas a annoncé avoir engagé des poursuites contre Google. Il est soutenu par une dizaine d'autres États. Le moteur de recherche est accusé de pratiques anti-concurrentielles dans la gestion de ses publicités. En octobre, le gouvernement américain avait déjà déposé une plainte et accusé le groupe de maintenir un « monopole illégal » sur la recherche en ligne et la publicité.

La semaine dernière, c’est Facebook qui était dans le viseur de la commission de la concurrence américaine, et des procureurs de 48 États et territoires. Le réseau social est accusé d’abuser de sa position dominante pour évincer la concurrence. La commission de la concurrence demande, entre autre, à la justice de forcer Facebook à se séparer de deux de ses fleurons, WhatsApp et Instagram. 

Les patrons des Gafa ont par ailleurs été sommés de s’expliquer cet été devant le Congrès. La commission anti-trust de la Chambre des représentants a proposé de faire évoluer la loi.

« Digital act » en Europe, projet de loi anti-monopole en Chine

Sur le vieux continent, après des années à courir après les infractions des Gafa, Bruxelles mise aussi désormais sur une adaptation de la règlementation.

L’Union européenne a présenté cette semaine un « digital act » pour border leurs pratiques. Ce projet de loi prévoit une série d'obligations et d'interdictions assorties de fortes amendes en cas de manquement jusqu’à 6 %, voire 10 % du chiffre d’affaire. Certaines de ces règles s'appliqueront aux plateformes dites « systémiques ». Répondent aux critères, les Gafam, mais pas seulement. Les Chinois Alibaba et Bytedance, maison-mère de Tiktok, seraient concernés. 

D'ailleurs, la Chine a aussi ses propres géants du numérique dans le collimateur. Le mois dernier, Pékin a publié un projet de loi visant à éviter les comportements monopolistiques des plateformes internet.

Colère de la société civile... mais engouement des consommateurs

En ce qui concerne les Gafam, le risque de démantèlement est limité. En Europe, Bruno Le Maire s'est en tous cas dit « sceptique » le mois dernier. Aux États-Unis, jusqu'à présent les acteurs de l'informatique y ont échappé malgré des tentatives contre IBM puis Microsoft.

Les Gafam sont aussi de plus en plus critiqués, par la société civile, mais ne sont pas pour autant vraiment boudés. Facebook a été boycotté par une centaine de marques en juillet qui lui reprochait de ne pas assez lutter contre les propos racistes. Une campagne qui n'a pas fait de dégât économique majeur.

Autre exemple, avec Amazon. En France, le site de e-commerce fait l'objet d'appel au boycott. Plusieurs manifestations ont été organisées ces dernières semaines contre ses projets de développement. Cela n'a pas empêché sa branche française de battre des records de ventes lors du « Black Friday ».

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