Aujourd'hui l'économie

La génération Covid, une génération perdue ?

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Pas facile de commencer sa vie professionnelle au temps du Covid-19. Les jeunes sont parmi les plus affectés par la hausse du chômage, et donc par la baisse de leur revenu.

Le président français a égrainé, devant les «immortels» et 300 jeunes lycéens et étudiants, une trentaine de mesures visant à redonner toute «son ambition» au français. (Image d'illustration)
Le président français a égrainé, devant les «immortels» et 300 jeunes lycéens et étudiants, une trentaine de mesures visant à redonner toute «son ambition» au français. (Image d'illustration) © Ludovic Marin/Pool
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Les 18-25 ans ont été frappés plus durement que leurs aînés sur le plan économique. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime que la perte d’emploi causée par la pandémie est de 3,7% pour les adultes, et de 8,7% pour les jeunes, presque trois fois plus ! Ceux qui avaient un petit boulot dans le tourisme ou la restauration, ont été les premiers à le perdre ; et il y a aussi l’immense cohorte de tous ceux qui voient leur arrivée sur le marché du travail empêchée, faute d’embauche. Car en situation de crise, avant de licencier, une entreprise cesse d’abord de recruter.

On parle déjà de génération perdue, cette génération est-elle condamnée?

Elle sera durablement pénalisée nous démontrent deux économistes du FMI dans une étude publiée en décembre dernier. Ils ont analysé, compilé toutes les enquêtes déjà réalisées sur le sujet des générations sacrifiées par une crise économique dans les pays les plus riches, où on dispose de ces données statistiques, et ils constatent que dans tous ces pays les effets négatifs sur les jeunes s'étalent sur des décennies. Une entrée ratée dans la vie active écrête durablement les revenus futurs.

Dix ou quinze ans plus tard une génération malheureuse gagne encore moins que ceux qui ont démarré l’année juste avant la crise.

Et cela quel que soit leur niveau d’éducation. La paupérisation des plus fragiles d'entre eux favorise le passage à la criminalité, elle engendre des problèmes de santé sur le long terme, et même un déclin de l’espérance de vie. Pour les jeunes Américains qui prévoyaient d'entrer sur le marché du travail en 2020, les deux chercheurs estiment qu’ils perdront environ un an et demi d’espérance de vie et 7% de revenus par an par rapport à ceux qui ont commencé à travailler en 2019 et cela au moins jusqu’à leurs quarante ans. À moins que des amortisseurs d’urgence ne soient mis en place pour leur venir en aide.

En France, tout le monde s’accorde sur le besoin de solidarité avec ces jeunes mais pas forcément sur les modalités

Des fonds exceptionnels ont été débloqués deux fois l'an dernier pour leur venir en aide mais le gouvernement refuse de pérenniser le dispositif en élargissant au moins de 25 ans le versement du RSA, le revenu de solidarité active, une mesure demandée surtout par les partis de gauche. Leur argument: chez les jeunes la pandémie redouble des difficultés économiques qui étaient déjà là avant le coronavirus, il est urgent d'y remédier.

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