L’Europe s’engage à faciliter l’essor de ses start-up
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Pour combler leur retard face aux géants du numérique, américains ou chinois, les 27 pays de l'Union européenne sont invités à adopter des lois plus favorables à l’émergence des jeunes pousses. Une déclaration a été adoptée ce vendredi 19 mars pour édicter de nouvelles recommandations.
La commission a baptisé cette charte « le start-up nation standard ». Un nouvel anglicisme qui pourrait devenir le catéchisme de la tech européenne. Ces règles sont assez simples : premièrement, moins de tracasserie administratives en permettant la création d'une entreprise de haute technologie en un jour maximum, à un coût modique de 100 euros. Deuxièmement : délivrer des visas en trente jours maximum pour un entrepreneur d’un pays tiers. Troisième axe : accroître les financements en supprimant les impôts sur les stock options. La valeur de ces actions offertes aux salariés ou aux partenaires est quasiment nulle au départ. Mais elles peuvent rapporter gros si l’entreprise réussit, à condition qu’elles ne soient pas imposées avant même d’avoir été profitables, ce qui est trop souvent le cas parmi les 27. Faciliter le financement passe aussi par la mise à contribution du fonds de relance de 750 milliards d'euros.
Cette déclaration intervient en pleine pandémie, y a-t-il un rapport entre les deux ?
Oui et non. Non parce que cela fait dix ans que l'Europe a pris conscience de son retard et qu'elle élabore des stratégies pour y remédier. Cette initiative est dans les tuyaux depuis le printemps : elle a été officialisée ce vendredi lors du Digital Day. Mais c'est vrai aussi que la pandémie dramatise les enjeux. Car elle a mis en lumière le rôle stratégique des start-up. En Occident, les vaccins anti-Covid-19 ont tous été mis au point par ces entreprises juniors. Avec un succès qui fait la fierté de l’Allemagne : le vaccin mis au point par la start-up allemande BioNtech, créée par des chercheurs originaires de Turquie. Et quelques regrets : l’autre vaccin prometteur, celui de Moderna, a été créé par un Français mais aux États-Unis, là où il a trouvé l’environnement financier le plus favorable, tandis que le grand laboratoire français, spécialiste des vaccins, Sanofi, a échoué.
Le développement des start-up européennes a-t-il souffert de la crise économique provoquée par le coronavirus?
A priori non, puisque le montant des capitaux investis dans ces jeunes pousses a atteint un nouveau record en 2020 : 41 milliards de dollars, c’est exceptionnel. Mais à l’aune des deux phares mondiaux de la tech, c’est encore bien peu. Aux États-Unis, on a investi trois fois plus l’an dernier, près de deux fois plus en Asie.
Avec cette charte, l’Europe a-t-elle une chance de rattraper les États-Unis ?
25 pays l’ont signée dont la France. La Bulgarie, la Croatie et la Hongrie, pas encore. Les entrepreneurs de la tech s’en réjouissent mais aimeraient que les 27 aillent plus loin encore en rendant ses recommandations impératives. Car ce qui plombe le développement des jeunes pousses européennes, c’est souvent la fragmentation du marché européen et de son environnement juridique. C’est ce qui explique en partie le faible nombre de licornes européennes. Seulement 10 % des start-up dépassant la barre du milliard de dollars sont basées en Europe. Cela devrait être beaucoup plus à l’aune des capitaux investis.
En bref
► Un nouveau plongeon pour la livre turque : ces dernières heures, elle a perdu 17 % face au dollar. Comme on pouvait s'y attendre, les marchés n'accordent aucune confiance au nouveau gouverneur de la Banque centrale. Recep Tayyip Erdogan a renvoyé son prédécesseur qui venait de fortement augmenter les taux directeurs pour nommer un de ses proches, membre de son parti, l'AKP. Un économiste convaincu qu'il faut baisser les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation, contrairement à la théorie économique et aux pratiques des autres banques centrales.
► La livraison des vaccins AstraZeneca provoque de nouvelles tensions diplomatiques et commerciales entre le Royaume-Uni et l'Europe. Faute d'avoir reçu les doses fabriquées en Angleterre promises par le laboratoire, les 27 ripostent en menaçant de bloquer la production d'une usine néerlandaise en partie destinée au gouvernement britannique.
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