Olam, groupe singapourien de négoce, géant de l’huile de palme
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Le groupe OLAM, champion du négoce des matières premières, est devenu avec la commercialisation de 47 produits agricoles provenant de 70 pays différents, « le plus grand agriculteur » au monde. Ce groupe singapourien, aujourd’hui géant de l’huile de palme, a connu une croissance rapide en une trentaine d’années. Et il est en train de se diversifier.

Groupe agro-industriel, Olam a à son actif la production, la transformation et la commercialisation de l’huile de palme, de l’hévéa, du cacao, de la noix de cajou, du coton, de la tomate, du sucre, du riz et bien d’autres. Dans certains pays, il s’impose parfois comme un acteur indispensable et incontournable. C’est le cas au Gabon. Arrivé en 1995, Olam a été par la suite accusé de destruction de la forêt primaire, comme en Indonésie, au profit de ses plantations, dans un rapport publié fin 2016 par l'ONG américaine Mighty Earth et l'ONG gabonaise Brainforest.
« Ça nous a valu beaucoup de problèmes avec l’administration, engagée dans le partenariat public-privé, nous explique Marc Ona, fondateur de Brainforest. Et quand vous critiquez Olam, vous critiquez en même temps le gouvernement. Quand nous avons publié un rapport sur l’impact environnemental des projets agro-industriels d’Olam – palmier à huile et hévéa -, les premières critiques de notre rapport sont venues des ministres, des ONG locales, de l’agent des parcs nationaux. Nous avons publié un autre rapport avec une ONG américaine, les premières critiques sont venues du gouvernement ! Le seul groupe qui a reconnu la pertinence des arguments que nous avons avancés, c’est le groupe Temasek à Singapour. »
Le fond souverain Temasek de Singapour est majoritaire dans l’actionnariat d’Olam. Le rapport de Mighty Earth et Brainforest a donc fait mouche. Depuis cinq ans, le groupe agro-industriel s’emploie à reverdir son image en disant qu’il respecte l’environnement.
Coté à la bourse de Singapour et aujourd’hui l’un des grands groupes agro-industriels dans le monde, Olam était au départ une petite société qui s’est spécialisée dans le négoce des matières premières agricoles. Une petite entreprise fondée en 1989 au Nigeria et qui n’opère plus seulement dans le secteur agro-industriel.
« Au début des années 2010, Olam a entrepris, à partir du Gabon, une diversification de ses activités, en intégrant progressivement le secteur des services et le secteur des infrastructures notamment., détaille Mays Mouissi, analyste économique. Et sur la base de cette expérience gabonaise, Olam a décidé d’exporter le modèle dans d’autres pays africains : en Côte d’Ivoire où Arise construit actuellement un port, en Mauritanie où Arise construit un également un port, au Bénin et au Togo où ils sont en train de répliquer le modèle de zone économique spéciale. »
Le groupe s’est donc réorganisé et essaye de se spécialiser notamment dans le développement et la gestion de zones économiques spéciales en Afrique, ainsi que la construction et la gestion de terminaux portuaires et aéroportuaires, toujours en Afrique, un rôle confié à une branche appelée Arise. Olam, qui a longtemps véhiculé l’image d’un fonctionnement opaque.
Une image qui peut être corrigée, selon Mays Mouissi : « La seule réponse que peut apporter ce groupe, c’est de se montrer un peu plus transparent, d’impliquer la société civile dans tout ce qui peut concourir à montre de la transparence dans l’activité. »
Une transparence attendue du groupe Olam, comme elle l’est pour les autres multinationales, notamment dans l’industrie extractive.
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