Aujourd'hui l'économie

Les sanctions économiques contre la Russie sont-elles la solution ?

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Face à la menace d'une invasion russe de l'Ukraine, les occidentaux envisagent de recourir à l'arme économique. En Europe comme aux Etats-Unis une rafale de sanctions sont en préparation.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev mardi 1er février 2022.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence de presse conjointe à Kiev mardi 1er février 2022. AFP - SERGEI SUPINSKY
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Boris Johnson a affirmé hier, mardi 1er février, à Kiev que son pays déclencherait immédiatement des représailles économiques en cas d'attaque de l'Ukraine. Tenter de faire plier le Kremlin en visant le portefeuille, ce ne serait pas vraiment une première, puisque cela a déjà été fait en 2014 après l’annexion de la Crimée. Avec des résultats mitigés. Vladimir Poutine n’a pas reculé sur le plan militaire, et l’économie russe a été affaiblie mais pas coulée par ces embargos européens et américains affectant les exportations, les personnalités et les banques russes. Pour espérer un résultat concret la contre-offensive économique doit être mûrement préparée et calibrée.

Le congrès américain veut frapper fort en se concentrant sur les sanctions financières 

Des banques russes pourraient être inscrites sur la liste noire des établissements financiers désignés comme parias par la loi américaine. C’est une arme efficace : cela dissuade instantanément les partenaires de travailler avec les banques visées. Les effets peuvent être dévastateurs : paralysie financière, manque d’accès au circuits internationaux, chute du rouble. La population russe en ressentira durement et rapidement les effets. C'est le but recherché par le congrès qui doit finaliser ces mesures dans les prochains jours.

L'administration américaine s'apprête donc à punir la population russe ?

Ce serait d'un effet désastreux en termes de communication. C'est pourquoi les sanctions contre les banques ne seront pas forcément activées à grande échelle. Les deux grandes banques, la Sberbank, la première banque privée de Russie et la VTB sont sur la liste des cibles potentielles mais elles pourraient aussi être épargnées. L’option la plus radicale consiste à exclure la Russie du système Swift qui permet les transactions financières internationales. On a coutume de dire que c'est l'arme ultime, le bouton nucléaire de la guerre économique. Les Européens y sont peu favorables, car Moscou pourrait réagir avec des représailles très violentes. En fermant le robinet du gaz indispensable à l’Europe par exemple. Une riposte qui ferait immédiatement flamber le prix de l’énergie. Ce serait jeter de l’huile sur un feu déjà bien nourri par le retour de l’inflation et la hausse des marchés pétroliers. De quoi casser durablement le retour de la croissance.

Les Occidentaux sont-ils prêts à sacrifier leur économie à la cause ukrainienne en utilisant l'arme énergétique ?

Un embargo sur le pétrole et le gaz russe, à l’instar de l’embargo sur le pétrole iranien est certainement l’arme de destruction économique la plus massive contre la Russie. Le problème c’est qu’elle détruira aussi les économies occidentales. Les alliés ont beaucoup appris des sanctions de 2014. Lorsque le flamboyant oligarque Oleg Deripaska est inscrit sur la liste des persona non grata en Occident, le marché de l’aluminium a immédiatement bondi, car sa société, Rusal, en est le deuxième producteur mondial. Attention donc au maniement des armes économiques, dans un monde globalisé : leur pouvoir de fragmentation amplifie les dégâts bien au-delà des cibles visées. Enfin en ce qui concerne l’arme énergétique, elle est difficile à mettre en œuvre pour des raisons internes aux alliés : les Allemands, premier consommateur européen du gaz et du pétrole russe font tout pour l’éviter.

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