Aujourd'hui l'économie

Présidentielle française: le pouvoir d’achat omniprésent dans la campagne

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La question du pouvoir d’achat est le principal sujet qui préoccupe les électeurs. Malgré sa progression pendant le quinquennat Macron, les ménages souffrent aujourd’hui de la hausse des prix de l’énergie.  

Le pouvoir d’achat est le principal sujet qui préoccupe les électeurs. Ici, dans un supermarché de Nantes  dans l'ouest de la France. (Image d'illustration)
Le pouvoir d’achat est le principal sujet qui préoccupe les électeurs. Ici, dans un supermarché de Nantes dans l'ouest de la France. (Image d'illustration) REUTERS/Stephane Mahe
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Depuis la rentrée, dans tous les sondages, c’est la priorité des priorités des électeurs ; devant le climat, la sécurité ou l’immigration. Certains économistes s’en étonnent : le pouvoir d’achat a progressé pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron, pour toutes les catégories, en moyenne de +0,9%, soit environ 300 euros par an alors qu’il a stagné pendant les mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, indique l'étude de l’OFCE. Si ce sujet arrive en tête des préoccupations, c’est d’abord à cause d’un ressenti : le marché de l'emploi a retrouvé du tonus avec la création d'un million d'emplois, par conséquent la peur du chômage s’estompe et les Français se préoccupent davantage de l'évolution de leur revenu disponible.

Deuxième explication : la flambée des prix de l’énergie

Les prix du pétrole et surtout du gaz ont grimpé en flèche depuis cet automne, ils ont bondi en moyenne de plus de 20% en 2021 et cela fait très mal au portefeuille. Car la dépense en énergie est incontournable pour se chauffer et se déplacer. D’après l’OFCE encore, 60% des ménages ont perdu du pouvoir d’achat l’an dernier. Si on resserre la focale sur le présent, cette perte sèche se confirme : selon l’Insee au premier trimestre le pouvoir d’achat des Français perd 1,4% par rapport au dernier trimestre de 2021. C’est le plus fort recul depuis dix ans. L’Insee qui table sur une inflation à 4% cette année est catégorique : le pouvoir d’achat sera à nouveau écorné cette année, pour toutes les catégories sociales. Car l’invasion russe en Ukraine va continuer à tendre les prix du pétrole, et aussi ceux des produits alimentaires.

Quelles sont les solutions proposées par les candidats ?

Il y a ceux qui veulent faire payer l’Etat, en baissant les cotisations sociales, c’est le programme des deux candidats d’extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour ; le président candidat veut lui aussi mettre les finances publiques à contribution avec des coups de pouce aux revenus des retraités les plus pauvres et des mères célibataires. Et une mesure pour tous : la suppression de la redevance audiovisuelle. Et puis il y a ceux qui veulent jouer sur les salaires. Valérie Pécresse, pour la droite, propose une augmentation de 2% par an pendant 5 ans. Jean-Luc Mélenchon, le candidat le mieux placé de la gauche voit grand avec un salaire minimum, un Smic à 1400 euros au mois de mai, et une grande conférence sociale sur les salaires.

Ces mesures peuvent elle améliorer le pouvoir d’achat des Français ?

En passant par la baisse des cotisations sociales et des taxes ainsi que des mesures d’aide ciblées, l’amélioration sera immédiate mais elle peut avoir des effets négatifs à moyen ou long terme en affaiblissant la couverture sociale des salariés, c'est ce qu'on appelle le pouvoir d'achat différé. Et si l’inflation est à 4% cela ne sera sans doute pas suffisant pour préserver le pouvoir d’achat. Dans les années 80, quand l’inflation était forte l’ajustement se faisait par les salaires. Mais en 1983 il y a eu le « tournant de la rigueur », soit la fin de l’indexation des salaires, assumée par un président socialiste, François Mitterrand. Depuis les entreprises sont relativement épargnées dans l’effort demandé. Avec les profits records qu'elles dégagent et les baisses d'impôts qu'on leur promet elles sont pourtant bien placées pour assumer leur part dans l'amélioration du pouvoir d'achat.

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