Aujourd'hui l'économie

L’économie sociale à l’honneur au Forum de Davos

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Le Forum de Davos en Suisse, où se retrouvent en ce moment les grands patrons du monde capitaliste, fait aussi la promotion de l'économie sociale. Avec une session consacrée hier, lundi 23 mai, aux solutions pour encourager cette composante méconnue de l’économie de marché.  

Un ouvrier nettoie un panneau du logo du Forum économique mondial (WEF) à l'intérieur du centre des congrès avant la réunion annuelle du WEF à Davos, le 22 mai 2022.
Un ouvrier nettoie un panneau du logo du Forum économique mondial (WEF) à l'intérieur du centre des congrès avant la réunion annuelle du WEF à Davos, le 22 mai 2022. AFP - FABRICE COFFRINI
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Une composante méconnue mais pas si marginale qu'on pourrait le penser. Avec ses valeurs opposées à celles du capitalisme, l'économie sociale et solidaire est néanmoins bien implantée et prospère. Elle génère 7% du PIB mondial. En France c’est deux fois plus, 14% du PIB, et un emploi privé sur 10.

Son objectif : satisfaire un besoin humain, en privilégiant l'intérêt collectif. Le profit n’est pas sa finalité et l’argent juste un moyen. Plutôt que la compétition, elle pratique la coopération. Ces vertus ont un vrai public, elles séduisent des salariés en quête de sens, elles font le bonheur des bénéficiaires. Ces entreprises atypiques sont surreprésentées dans le secteur du social, dans les associations sportives de proximité ; leur modèle est aussi appliqué par les banques coopératives ou les assurances mutualistes. L’économie sociale et solidaire fait partie de notre quotidien et l'on s'en souvient quand surviennent des crises.  

Les acteurs de l'économie sociale ont joué un rôle clé pendant la pandémie 

Ce sont souvent des associations qui ont permis de pallier les multiples manques, en fabricant des masques par exemple ou en mettant du personnel à disposition dès l'apparition du coronavirus.

Pendant la crise financière de 2008-2009, les entreprises relevant de l’économie sociale ont été de gros pourvoyeurs d’emplois alors que les fermetures d’usines faisaient grossir les rangs des chômeurs.

Les entreprises à caractère social sont aussi des vecteurs d’inclusion dans les pays les moins favorisés. En Afrique sub-saharienne, on estime que 28 à 41 millions d’emplois ont été créés en 2020 grâce à leur impulsion. Au moment où l’inflation repart de plus belle, jetant dans l’extrême pauvreté des centaines de millions de personnes, le secteur va à nouveau jouer un rôle d’amortisseur. A condition d’avoir des conditions plus favorables pour réaliser ses missions. 

Quelles sont les solutions prônées par le Forum de Davos?

En fait le forum relaie des revendications anciennes des militants de l'économie sociale. D'abord avoir des structures juridiques adaptées à leur activité, c'est loin d'être le cas partout dans le monde. Le Ghana a mis en place une politique spécifique pour développer ce secteur. L'Afrique du Sud planche sur le sujet en collaboration avec l'Organisation internationale du travail.

Ces entreprises veulent aussi un meilleur accès aux marchés publics ; elles en sont souvent exclues parce qu'elles ne sont pas les mieux disantes en termes de prix, alors que le contenu de leur offre est en adéquation avec les valeurs de la responsabilité sociale et environnementale inscrites dans le cahier des charges. Enfin Davos préconise de faciliter leur accès au financement. Car il n'est pas facile pour elles de convaincre des financiers à la recherche de rendement quand l'argent n'est pas le but en soi de leur activité. Toutes ces revendications commencent à se faire entendre des gouvernants. L'Union européenne a créé un portail pour faciliter l'accès aux subventions. Le développement de l'économie sociale et solidaire est l'une priorités de la présidence française de l'UE. Le sujet sera à nouveau discuté en juin à la conférence de l'Organisation internationale du travail et à l'automne au niveau des Nations unies.

►En bref

A peine arrivé, le nouveau patron de Petrobras, la compagnie pétrolière brésilienne, a été remercié par le président Bolsonaro.

La compagnie en est à son troisième dirigeant depuis 2021. Avec l'inflation galopante au Brésil, de l'ordre de 12%, les profits engrangés par l'entreprise pétrolière déplaisent au pouvoir, le président Bolsonaro, candidat à un nouveau mandat, demande régulièrement à Petrobras de ne pas augmenter les prix du carburant.

Airbnb abandonne la Chine

La plateforme de locations de logements chez l'habitant mettra fin à ses services le 30 juillet prochain. Elle propose actuellement 150 000 logements dans l’empire du milieu, sur un catalogue mondial de 6 millions d’habitations. Les dirigeants d'Airbnb n'ont pas donné d'explications officielles à ce départ.

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