Aujourd'hui l'économie

Planification écologique: Macron dévoile la feuille de route française

Publié le :

Le président français dévoile, ce lundi 25 septembre, la feuille de route de son gouvernement pour attendre les objectifs de la France en terme de réduction de gaz à effet de serre d'ici à 2030. Cette feuille de route va proposer des efforts chiffrés secteur par secteur et 52 leviers d'action qui seront la colonne vertébrale sur laquelle s'arrimeront les décisions pour faire face à la crise climatique. Et le défi économique est immense.

Cycliste empruntant une piste cyclable le 6 mai 2020 à Lyon, France. De nouveaux investissements dans les «infrastructures de la sobriété» comme les pistes cyclables, pourraient être lancés au plus vite.
Cycliste empruntant une piste cyclable le 6 mai 2020 à Lyon, France. De nouveaux investissements dans les «infrastructures de la sobriété» comme les pistes cyclables, pourraient être lancés au plus vite. Robert DEYRAIL/GAMMA-RAPHO
Publicité

Pour que la France « devienne la première économie verte en Europe », comme l'espère le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, et pour arriver à réduire de 138 millions de tonnes nos émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030, l'État engagera en tout 10 milliards d'euros en faveur de la transition écologique. Sept milliards d'euros sont prévus dans le budget 2024 et les projets phare ont les connaît déjà : décarboner l’industrie, les 50 industriels les plus polluants ont déjà été convoqué à l’Élysée, une part importante du budget de l’État leur est consacrée, des avancées sont déjà palpables mais le chantier est titanesque : ces 50 sites industriels doivent passer de 43 millions de tonne équivalent CO2 émis en 2022 à 25 millions de tonnes ; la décarbonation des cinquante sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre représenterait « à elle seule 12 % de l’effort à accomplir ».

Côté énergie, la première des priorités : sortir du charbon comme l'a rappelé Emmanuel Macron hier soir. Les deux centrales encore en activité seront reconverties pour faire de la biomasse. Au total, 500 millions d'euros de crédits d'impôt seront distribués aux entreprises qui construisent éoliennes, pompes à chaleur ou panneaux photovoltaïques. Le « bonus écologique»  à l'achat de voitures électriques sera maintenu mais dépendra l'an prochain de leur « score environnemental », notamment de leur distance d'acheminement, aux dépens sans doute des véhicules chinois. L’aviation reste en tout cas l'un des points noirs de cette feuille de route, les avantages fiscaux dont dispose le secteur aérien par rapport au train, tel que l'absence de taxation du kérosène, ne devraient pas être modifiés.

Le prix de l’énergie

Les prix flambent pour les particuliers, et le projet - un moment évoqué - de supprimer à terme l’installation de nouvelles chaudières à gaz, pourrait peser lourdement sur le porte-monnaie des ménages, il semble pourtant incontournable si l'on veut baisser la consommation de gaz fossile. Un logement sur deux en France est équipé d’une chaudière à gaz, les professionnels, eux, insistent plutôt sur l’importance de la rénovation énergétique des bâtiments et des écoles pour faire baisser les consommations de chauffage. Ce sont 2,2 milliards d'euros qui seront consacrés au secteur du bâtiment et l'aide à l'accompagnement pour les ménages passera de 1 200 à 2 000 euros via le dispositif « ma prime renov ».

Le gouvernement souhaite, lui, accélérer dans tous les domaines décarbonation des transports, le développement des énergies renouvelables, la transition agricole, une meilleure gestion de nos forêts et de notre ressource en eau, ou encore la préservation de la biodiversité seront aussi au menu de cette planification écologique.

Une facture salée

Six fois plus que ce que l'État souhaite investir, pour le reste, l’exécutif a, d’emblée, écarté la piste d’un impôt vert de solidarité sur la fortune ainsi que tout nouveau prélèvement fiscal, mais compte sur les sept milliards d'euros débloqués des 2024 qui devraient générer un effet de levier, et pour que ça marche, le gouvernement espère que tout le monde suivra, les entreprises en premier mais aussi les collectivités, et les ménages.

L’épargne privée des ménages, est un pactole très convoité. Il y a 3 200 milliards d’euros d’épargne investie à long terme, a détaillé le ministre de l'Économie. Il espère en mobiliser 5%, soit 160 milliards d’euros par an. Les épargnants qui détiennent un plan d’épargne-logement pourront par exemple débloquer leurs économies de façon anticipée sans perdre d’avantage fiscal, pour engager un projet de rénovation thermique. Les investissements verts sont une autre solution.

Enfin, l'exécutif compte sur des changements de comportement. Et pour cela, estime le Think Tank shift Project, les investissements dans les « infrastructures de la sobriété » comme les pistes cyclables, les réseaux de transports en commun, ou le covoiturage doivent être lancés au plus vite.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes