Aujourd'hui l'économie

Au Togo, Spiro veut révolutionner la mobilité électrique

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Toute cette semaine, Aujourd'hui l'économie met en avant cinq entreprises dont les initiatives contribuent à verdir leurs activités. Le premier épisode nous emmène à Lomé, capitale du Togo, où quelques milliers de conducteurs de deux roues ont adopté les motos électriques de la startup Spiro, quand des centaines de milliers d’autres conduisent encore des modèles thermiques très polluants. RFI est allée à leur rencontre à Lomé il y a quelques semaines. 

Devant la « swaping station » de Spiro à Lomé, au Togo.
Devant la « swaping station » de Spiro à Lomé, au Togo. © FABBIAN Liza /RFI
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La moto électrique conduite par Abdourrahmane glisse sans bruit sur le parking de la station Total de Tsotsi à Lomé. Le chauffeur vient de parcourir une centaine de kilomètres avec sa Commando, la moto phare de Spiro : « J'ai pris deux batteries pour aller de Afagnagan à Lomé. C'est très économique. »

Abdourrahmane se gare près de la station d’échange de batterie de Spiro, installée dans cette station-service. La batterie usagée est rapidement retirée et remplacée par une nouvelle : « Je m'appelle Élisabeth, je suis agent swaping à Spiro. Le swaping, c'est l'échange de batteries. Le client vient avec sa batterie déchargée et on fait l'échange, on lui donne une batterie qui est pleine. »

Le passage à l’électrique a permis à Abdourrhamane de faire de grosses économies sur sa facture de carburant... Il a souscrit au programme « Zem Choco » de Spiro –  pour 3 200 francs par jour, il bénéficie de deux échanges de batteries, d’une assurance et de la maintenance de sa moto.

« Par jour, je peux gagner 12 000 F CFA, 15 000 F CFA avec six batteries. Et j'économise 3 000 par jour moi aussi, en tontine. En quatre mois, j'ai pu faire 360 000 d'économie. Et les clients sont très contents que la moto est confortable, qu'elle ne fait pas de bruit, ils aiment ça. »

« Le programme Zem-Choco permet surtout aux usagers de ramener leur moto thermique et de l’échanger contre un véhicule électrique », affirme Franck Olivier Samoura, directeur marketing de Spiro à Lomé.  

« Si vous ramenez une moto thermique, vous pouvez souscrire à un système de work and pay. C'est-à-dire que vous travaillez, on vous demande de faire environ 20 000 km par mois, et de faire environ 150 000 km avant de devenir propriétaire de la moto. Ici en Afrique, si vous avez l'approche purement économique, vous n'allez pas avoir grand monde avec vous. Il faut que votre approche impacte également le volet économique. »

Grâce à ce système, Édith a pu échanger pas moins de cinq motos thermiques et fait travailler autant de chauffeurs. Une source de revenue supplémentaire pour cette vendeuse. « Moi, j'ai pensé, il y a d'autres qui ne travaillent pas. Donc comme ça je peux aider les gens. Pour moi là, la personne m'envoie 4 700 et je paie 3 200 à l'agent de Spiro. »

Spiro se pense avant tout comme un fournisseur d’énergie. L’échange de batterie est le cœur d’activité de l’entreprise, qui revendique plus de 5 millions de swaps à ce jour. « Aujourd'hui, il y a 175 swaps stations, environ 75 sur Lomé, l'objectif étant de permettre à nos clients de quitter Lomé et atteindre Cinkassé qui est la ville la plus au nord du Togo », explique Franck Samoura.

À terme, Spiro veut offrir ses services d’échanges de batteries à tous les utilisateurs de motos électriques, même celles de marque concurrente.

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