Aujourd'hui l'économie

Pourquoi l'Italie devient la nouvelle destination des riches Européens

Publié le :

Accusée de pratiquer un dumping fiscal pour attirer les grandes fortunes, l’Italie séduit chaque année davantage de millionnaires européens. Une stratégie assumée par Rome, mais qui alimente les tensions au sein de l’Union européenne.

L'Italie plaît et attire les grandes fortunes européennes.
L'Italie plaît et attire les grandes fortunes européennes. AP - Mauro Scrobogna
Publicité

L’Italie propose depuis plusieurs années un dispositif très avantageux qui séduit massivement : les nouveaux résidents peuvent s’acquitter d’un impôt forfaitaire annuel de 200 000 euros sur leurs revenus étrangers, et ce, pendant quinze ans, sans taxation des héritages ni donations sur cette période. Selon le cabinet Henley and Partners, 3 600 nouveaux millionnaires devraient s’y installer en 2024, faisant de l’Italie la troisième destination mondiale des grandes fortunes, derrière les Émirats arabes unis et les États-Unis.

Milan, le nouveau Londres des années 1990

La capitale économique italienne coche toutes les cases : excellente connectivité aérienne, dynamisme culturel et financier, marché immobilier haut de gamme. Plusieurs personnalités y ont déjà élu domicile, comme Frédéric Arnault (le fils du patron de LVMH), le vice-président de Goldman Sachs ou le propriétaire du club anglais d'Aston Villa. La suppression au Royaume-Uni du statut fiscal protecteur pour les non-domiciliés a accéléré cette migration. Milan attire désormais banquiers, chefs d’entreprise et investisseurs, rappelant l’effervescence londonienne des années 1990.

Une stratégie assumée, mais risquée

Pour Rome, mieux vaut percevoir un impôt réduit que rien du tout. Mais cette politique a des effets secondaires, comme la flambée des prix immobiliers à Milan et la dépendance accrue aux capitaux volatils des ultra-riches. Côté français, François Bayrou s’inquiète. Ces départs potentiels de contribuables aisés signifient autant d’investissements et d’impôts en moins pour l’Hexagone. Plus largement, cette « dolce vita fiscale » risque d’alimenter une compétition entre États européens, chacun cherchant à retenir ses talents et ses fortunes.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes