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De la chenille au papillon: pourquoi des animaux se métamorphosent

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Entre l’état de larve et le stade adulte, de très nombreuses espèces d’insectes et de vertébrés changent complètement d’apparence, d’habitat et d’alimentation.

La chenille se rêve déjà en papillon...
La chenille se rêve déjà en papillon... © Pixabay/Contributeurs/Montage RFI
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En observant, ou en entendant une mouche, peut-être ignorez-vous qu’elle va bientôt mourir, le temps de se reproduire… Avant, la mouche était un asticot qui s’est métamorphosé. Comme la chenille devenue papillon ou le têtard transformé en grenouille : les métamorphoses animales les plus radicales sont aussi les plus spectaculaires.

« Il y a une franche démarcation entre l’activité de la larve et celle de l’adulte, explique Valérie Ngo-Muller, chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle à Paris et maître de conférence à l’université Paris Cité. La mouche adulte va vivre trois semaines et donc seulement manger un petit peu de sucre. En revanche, la larve va vivre plusieurs mois et passer son temps à se nourrir, tandis que l’adulte, une fois qu’il émerge, va uniquement se reproduire et fonder la génération suivante. » C’est comme si la larve prenait des forces pour permettre à l’adulte de se reproduire.

80 % des insectes se métamorphosent

Les métamorphoses animales répondent aussi à un changement d’habitat, comme pour le têtard qui devient grenouille. « Souvent, la métamorphose est une adaptation à un changement d’environnement », précise Valérie Ngo-Muller. « On va vivre dans un milieu complètement différent, selon qu’on est dans la pleine eau ou qu’on est sur le sol. Ce ne sont pas les mêmes fonctions de locomotion ou d’interaction qui sont motivées. » Le système digestif aussi se métamorphose : dans l’eau, le têtard est végétarien ; sur terre, la grenouille est insectivore.

La moitié des vertébrés se métamorphosent. C’est même 80 % pour les insectes qui subissent une métamorphose plus ou moins radicale. Quand la larve devient nymphe ou imago, avant de parvenir au stade adulte, le changement, c’est maintenant ! Et c’est un moment critique : sans pouvoir se déplacer, on est une proie facile. Alors, pour se protéger, les chenilles s’enferment dans un cocon, avant d’en sortir papillon.

La chenille squatteuse

Chez une espèce particulière de papillon, quand on n’est que chenille, on se fait passer pour une fourmi, pour passer l’hiver au chaud. « Il s’agit d’un papillon myrmécophile, qui aime les fourmis. Ce n’est pas qu’il les mange, mais il va porter sur son corps une odeur qui rappelle celle des fourmis – c’est le pur hasard de l’évolution qui a fait ça. Du coup, la petite larve va pouvoir entrer dans la fourmilière, se faire passer pour une fourmi et se faire élever comme un bébé fourmi, planquée à l’intérieur d’une fourmilière », raconte la biologiste Valérie Ngo-Muller. Au stade adulte, une fois transformé, le papillon ne sent plus la fourmi et doit vite déguerpir, au risque de se faire dévorer.

Mais pour tous ces animaux qui se métamorphosent, quel est l’intérêt d’une « deuxième naissance » ? C’est le jeu du hasard et de l’évolution. « On ne va prévoir et dire : “Tiens, je vais faire ça comme ça et comme ça je vais survivre !” », sourit Valérie Ngo-Muller. « C’est simplement le hasard : des organismes vont comporter certaines mutations qui font que, eux, vont survivre. Donc, la métamorphose, visiblement, a un avantage évolutif énorme. »Pas de métamorphose chez les mammifères en revanche, même si chez les humains, par exemple, le corps change à la puberté.

Peut-on dormir avec des punaises de lit ?

Non, parce que ça gratte. La punaise de lit, un parasite présent sur Terre depuis au moins 100 millions d’années, provoque une véritable psychose ces derniers jours en France, en raison de ses morsures nocturnes : elle est hématophage, elle se nourrit de sang. Et en l’absence de proie (vous, moi...), la punaise de lit peut survivre, en dormance, pendant plus d’un an. Difficile de s’en débarrasser en raison de sa résistance acquise aux insecticides et de sa reproduction intempestive. Le mâle s’accouplerait jusqu’à 200 fois par jour, en transperçant l’abdomen de la femelle, et en éjaculant l’équivalent, pour un humain, de plusieurs litres de sperme. Une seule fécondation permettra à la femelle de pondre toute sa vie, jusqu’à 500 œufs. La punaise de lit prolifère, et c’est l’humain qu’elle préfère.

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