Retour sur l’explosion des séries et de l’engouement pour la fiction française que l’on retrouve sur les grilles de rentrée des chaînes et à l’occasion du Festival Séries Mania, de Lille.

C’est un genre majeur qui ne compte pas un, mais quatre festivals dédiés en France : Séries Séries en juillet à Fontainebleau, Séries Mania cette semaine à Lille, Cannes Séries en octobre et le festival de la fiction dans dix jours à La Rochelle.
Une multiplicité de dates qui s’explique par la demande créée par les Netflix, Amazon Prime ou Disney +, et par le fait que l’Europe vient d’imposer à ces plateformes des quotas de production et de diffusion d’œuvres locales.
Pour y faire face, les pays européens et en particulier la France sont devenus un grand pôle de création de séries. On connaît la Casa de Papel, de l’Espagnol Alex Pina, un succès mondial qui sort sa saison 5 sur Netflix. Mais on assiste aussi à la naissance d’adaptations sans doute moins addictives, comme les coproductions entre télés publiques françaises, allemandes ou italiennes. Avant Leonardo, Germinal, d’après Zola, est déjà visible sur la plateforme Salto.
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Récompenses et humour
À Séries Mania, le grand prix a été attribué à la série islandaise Blackport, une saga politico-sociale d’Arte inspirée de faits réels sur un petit village de pêcheurs menacés en 1983 par les quotas de pêche européens. Ont été aussi récompensées la série croate The last Socialist Artefact, sur la relance en autogestion d’une usine de turbines dans les Balkans, ou la comédie française Jeune et Golri, sur la rencontre entre une jeune femme et un quadra, sur OCS.
L’humour est d’ailleurs très présent, alors que l’on craignait une profusion de séries dystopiques à base de masques et de virus. Canal+ a ainsi présenté 13 créations originales dont On the Verge, où Julie Delpy narre le quotidien trépidant de femmes quadra-quinquas en Californie tandis que Jonathan Cohen prépare La Flamme 2, sur la télé-réalité au Mexique. Alex Lutz, lui, signe une parodie des séries américaines des années 1990, La Vengeance au triple galop.
De la gravité inspirée de la réalité
Pour autant, la gravité n’est pas absente des grilles. Outre Anna, qui montrera sur Arte une pandémie qui n’épargne que les préados, on peut voir Mensonges sur TF1, avec Arnaud Ducret et Audrey Fleurot, actrice à laquelle la chaîne doit un record d’audience avec HPI, sa série aux 11 millions de téléspectateurs.
On pourrait citer aussi Une affaire française sur le petit Grégory, Les Fugueuses sur la prostitution adolescente, Les Combattantes sur quatre femmes pendant la seconde guerre mondiale ou, À la folie, sur M6, sur les violences faites aux femmes. De la gravité inspirée de la réalité pour réfléchir, donc, beaucoup d’humour pour souffler, et des costumes pour être transportés, c’est en somme la signature de cette rentrée de fictions.
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