Un nouveau patron à TF1, un nouvel actionnaire pour M6 et RTL, le paysage audiovisuel français est en pleine recomposition depuis l’échec du projet de fusion TF1-M6.

Si on avait imaginé en 2012 une chaîne dont Rodolphe Belmer serait le patron dix ans plus tard, dont Ara Aprikian serait le directeur des programmes, dont Yann Barthès et Alain Chabat seraient des animateurs quotidiens et dont la série phare du moment s’appellerait Les Combattantes, on aurait immédiatement pensé à Canal+. Or c’est bien sur TF1 que ce programme et tous ces anciens de Canal se produisent ou vont se produire.
Avant d’être le patron d’Eutelsat, Rodolphe Belmer, c’est d’abord le directeur général historique de Canal+, celui qui a lancé les séries de création originales comme Le Bureau des Légendes ou Engrenages, celui qui a assuré le lancement de l’application MyCanal ou qui a contribué au développement international de Canal+, en particulier en Afrique.
Plan B
S’il vient à TF1, c’est pour incarner le « plan B » de Bouygues depuis l’échec de son projet de fusion avec M6, faute d’accord de l’Autorité de la concurrence. À eux deux, les groupes TF1 et M6 auraient eu les trois quarts du marché publicitaire de la télévision. Rodolphe Belmer, qui arrivera fin octobre à TF1 remplacera ensuite Gilles Pélisson à la tête du groupe en février.
Sa feuille de route est simple : il devra montrer comment résister aux géants du streaming que sont Netflix, Disney+ ou Amazon Prime. Les deux premiers arrivent dans la publicité. Le troisième a déjà pris les droits de la Ligue 1 en France. Il devra donc développer les contenus originaux de TF1 pour mieux les diffuser sur les plateformes avec cet avantage qu’il a été pendant quatre ans administrateur de Netflix.
M6 remis en vente
Face à lui, il retrouvera sans doute l’an prochain un nouvel actionnaire du groupe M6, qui possède aussi RTL. Le groupe allemand Bertelsmann a remis en vente M6 dès cette semaine et il doit faire vite, car son autorisation d’émettre arrive à échéance en mai. Si la réglementation ne change pas, il devra très vite dire la solution qu’il retient. Si Vincent Bolloré et Patrick Drahi vont étudier le dossier, ils sont déjà présents dans la télévision en France avec Canal+ et BFM et un rachat de leur part supposerait un nouvel examen concurrentiel.
C’est pourquoi d’autres prétendants sont regardés de très près. C’est le cas en particulier de CMA-CGM de Rodolphe Saadé qui s’est allié au producteur Stéphane Courbit et au financier Marc Ladreit de Lacharrière. Mais il y a aussi Xavier Niel et surtout Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi qui est présent en Italie, en Espagne et en Allemagne, où il possède 25% de la chaîne Prosieben. Bertelsmann pourrait choisir de faire alliance avec en lui cédant une grosse part de M6.
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