Les agriculteurs français espèrent sauver Noël malgré le Covid-19

Noël approche et c’est une période cruciale pour les filières agro-alimentaires françaises. Pour compenser les pertes liées au Covid-19, les agriculteurs invitent les consommateurs à ne pas négliger les repas de fin d’année, tout en s’adaptant aux contraintes liées à la pandémie.

Habituellement, Noël est la période où se concentre le chiffre d’affaires de certaines filières en France, en particulier dans la volaille. ©AFP/IROZ GAIZKA

« Il faut sauver le soldat Noël ! » a lancé la présidente du premier syndicat agricole français, la FNSEA. « Nous avons anticipé la préparation des fêtes pour ne pas vivre les mêmes ruptures qu’au premier confinement… Mais nous avons besoin des consommateurs pour soutenir les producteurs », a martelé Christiane Lambert.

Incluse in extremis dans le plan de relance

L’agriculture française, intégrée in extremis dans le plan de relance avec 200 millions d’euros, a beaucoup souffert de l’épidémie de Covid-19. Si les cantines scolaires ont rouvert, depuis le premier confinement, la moitié des enfants seulement a repris le chemin des réfectoires et les restaurants ont dû refermer leurs portes, de même que les foires et salons. Il faut congeler beaucoup de produits. Le secteur laitier a subi la chute des ventes de fromage.

Secteur des vins et boissons sinistré

Dans la filière bovine, les consommateurs ont plébiscité le steak haché aux dépens des pavés ou des entrecôtes, habituellement servis dans les restaurants et plus rémunérateurs pour les éleveurs. Le secteur des vins et boissons est sinistré, avec un chiffre d’affaires qui a plongé de 65% lors du premier confinement. Malgré le rattrapage partiel de l'été, la distillation de crise se poursuit.

Des fleurs au pied du sapin ?

Quant aux horticulteurs, ils jettent les tiges de fleurs par milliers. La profession agricole encourage donc les Français à consommer local pour Noël. Et pourquoi pas, suggèrent les producteurs, avec des fleurs et des plantes au pied du sapin!

100% des chapons vendus à Noël

C’est « la » période où se concentre le chiffre d’affaires de certaines filières en France, en particulier dans la volaille : 100% des 2 millions de chapons annuels sont vendus pour les fêtes de fin d’année. De même qu’une grande partie des dindes et des pintades. Des filières qui pourraient disparaître avec leur génétique, si la baisse de consommation entamée pendant le premier confinement se poursuit. Les producteurs ont pourtant travaillé avec la transformation pour prévoir plus de découpes car il faut s’adapter au plus petit nombre de convives qui se réuniront à table, précautions sanitaires obligent.

40% du foie gras servi dans les restaurants

Le foie gras espère aussi réussir sa saison : 80% des ventes ont lieu dans les six dernières semaines de l’année, dont 40% dans les restaurants. Sans surprise le premier syndicat agricole français plaide pour leur réouverture dès le mois de décembre.