La récolte de blé française est revue à la baisse, en volume et en qualité. Mais il se vendra bien malgré tout, grâce à une demande internationale en céréales toujours très forte.

C'est la pluie de l'été qui a fait baisser les rendements dans l'Hexagone. Et qui risque aussi de faire baisser les revenus des agriculteurs.
Deux mois de précipitations avec peu de fenêtres de beau temps au moment où les blés arrivaient à maturité, cela donne une récolte plus faible et de moins bonne qualité. 20% seulement de la production sera de qualité supérieure et premium, contre 80% l'année dernière, selon FranceAgrimer.
Or le blé qui ne répond pas aux normes du blé meunier est vendu pour l'alimentation bétail, à un prix de 8 à 10% inférieur à celui qui sert en boulangerie et pâtisserie.
Les flux d’exportation vont changer
Même si la France a moins produit de blé meunier, elle en aura suffisamment pour sa consommation et pourra honorer une partie de ses contrats à l'international, explique Sébastien Poncelet, conseiller pour cabinet Agritel. Mais ses clients habituels au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, notamment, devraient continuer à diversifier leur approvisionnement. L'année dernière, l'Algérie s'était en partie fournie en Allemagne à cause d'une mauvaise récolte française. Ce devrait être encore le cas cette année.
La baisse de qualité des grains changera immanquablement la géographie des exportations de blé puisqu'il sera essentiellement fourrager, mais heureusement la demande internationale en alimentation bétail est très forte : le maïs, la céréale de prédilection est en effet aspiré par la Chine qui reconstitue son cheptel porcin.
Des prix globalement à la hausse
Depuis plusieurs semaines, le sentiment d'une offre générale moins abondante que prévu domine sur les marchés. Les dernières annonces canadiennes d'une baisse de la production nationale de blé pour 2021 en sont l'illustration.
« Quelle que soit la céréale, la demande est telle qu'il n'y a aucune place pour des perturbations climatiques à l'échelle mondiale », explique Sébastien Poncelet. Les pays qui importent paient très cher, et la facture est encore plus lourde pour ceux qui produisent peu et sont donc très dépendants.
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