Le Russe Gazprom a commencé le remplissage de Nord Stream 2. Une nouvelle étape, mais il faudra encore attendre plusieurs mois pour que le robinet du gazoduc controversé soit ouvert.

La mise en gaz de Nord Stream 2 est une étape technique normale, mais aussi un obstacle de moins sur le chemin de la mise en service du gazoduc. Peut-être aussi une façon pour Gazprom de passer en force, en attendant que les autorisations de mise en service soient données par l’Allemagne – partenaire principal et gros bénéficiaire du projet – et par la Commission européenne.
Car en faisant entrer du gaz dans les tuyaux, la Russie prend un peu d’avance : il faut compter des mois en effet pour remplir un tube de 1 230 km de long. Donc le jour où Gazprom aura le feu vert, si les deux tuyaux de Nord Stream 2 qui passent sous la mer Baltique sont pleins, le gaz sera disponible immédiatement à l’autre bout, en Allemagne.
Accessoirement, le remplissage qui débute permet également à la Russie de prouver à ceux qui doutaient de sa capacité résiduelle de production que le pays a de la marge puisqu’il peut honorer ses contrats actuels tout en remplissant en parallèle un gazoduc qui n’est pas en fonction.
Une mise en service possible d’ici mai 2022
Sans nouveau coup de théâtre et si chaque acteur du processus de validation de Nord Stream 2 prend le temps maximum qui lui est imparti, c’est en mai prochain au plus tard que Nord Stream 2 devrait recevoir l'autorisation de la Commission européenne, selon Thierry Bros professeur d’économie à Sciences Po et expert en marché du gaz.
La course d’obstacles est cependant loin d’être finie. « Il y a encore beaucoup de possibilités pour que ça déraille », préviennent nos interlocuteurs qui considèrent cependant que Nord Stream 2 reste le moyen le plus court, et le plus économique d’acheminer du gaz en Europe. Mais à moins d’un changement de réglementation, il ne devrait pas bouleverser l’approvisionnement européen puisque les textes élaborés par Bruxelles ne permettent pas à un fournisseur d’aller au-delà de 40% de part de marché, niveau auquel se trouve déjà le géant Gazprom.
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