Chronique des matières premières

La filière aluminium s'inquiète de la baisse de production de magnésium en Chine

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Des stocks européens de magnésium au plus bas et c'est toute la filière aluminium qui souffre. En cause le quasi-monopole chinois dans la production de ce métal clé.

La filière aluminium s'inquiète de la baisse de production de magnésium en Chine
© Creative commones /CC-BY-3.0 - CSIRO ScienceImage
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La rupture de magnésium, c'est l'angoisse des industriels. Et depuis fin septembre, ils ont de quoi faire des insomnies. Les stocks européens sont en effet en train de baisser de manière vertigineuse, et seront même épuisés fin novembre, c'est le pronostic de la Fédération allemande de l'industrie des métaux non ferreux (WVM) qui demande aux autorités d'engager des discussions avec la Chine afin de relancer la machine à produire. 

L’Europe et les États-Unis craignent pour leur approvisionnement

Car l'Empire du Milieu fournit 95% du magnésium européen et 87% de la demande mondiale. Or pour faire baisser sa consommation énergétique la Chine a mis plusieurs usines au chômage technique. Ainsi, 35 des 50 fonderies de magnésium réputées très énergivores et polluantes sont à l'arrêt jusqu'à la fin de l'année. Les autres ont reçu l'ordre de baisser leur production de moitié. Une production qui a donc chuté et qui risque d'être réservée prioritairement aux industries locales. Il ne reste aux acheteurs européens de magnésium, que leurs yeux pour pleurer sur leur dépendance vis-à-vis de la Chine. Les professionnels allemands réclament d'ailleurs la relance en Europe d'une production réduite à néant ces dernières années, faute de compétitivité suffisante avec les prix chinois.

Aux États-Unis, la dépendance est moindre mais reste immense et les industriels ont déjà alerté ces jours-ci sur les risques de pénuries. 

Les prix du silicium s’ajoutent à ceux du magnésium

Le magnésium est utilisé dans plusieurs types d’alliages, pour plus de légèreté et de résistance. Il est notamment souvent associé à l’aluminium. Une rupture d'approvisionnement telle qu'elle se profile et les prix incroyables du moment pourraient faire mal au secteur automobile et aéronautique. D’autant que les industriels sont confrontés en parallèle à une augmentation vertigineuse des prix du silicium, un autre élément chimique utilisé en binôme avec l’aluminium. 

C’est tout le paradoxe du moment, pointe un importateur d’aluminium, le secteur automobile tourne au ralenti certaines matières premières devraient donc voir leur prix baisser. Ce qui n’est pas le cas. Preuve que le contexte mondial - et notamment l’attitude de la Chine - donne plus que jamais le ton du marché. 

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