Soja: la campagne sera bonne malgré des prévisions à la baisse
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Les prochaines récoltes mondiales de soja pourraient être plus basses que prévu. Mais elles restent importantes, ce qui devrait protéger le soja de la flambée des prix qui frappent les céréales.

Avec le maïs, le soja est une des matières phares pour l’alimentation animale. Les prévisions de récolte sont donc suivies de près. Et toute variation d’estimation de production peut faire sursauter le marché. C’est ce qui s’est passé cette semaine. La tendance attendue a été contredite par le ministère américain de l’Agriculture dont les statistiques font référence : la production mondiale d’oléagineux pour la prochaine campagne (2021/2022) est revue à la baisse, avec 1,1 million de tonnes de moins que prévu, soit 384 millions de tonnes estimées.
Baisse annoncée en Argentine et aux États-Unis
Les mauvais élèves sont l’Argentine où les intentions de semis, et donc les surfaces sont en baisse, mais aussi les États-Unis, où les rendements s’annoncent moins bons que l’année dernière dans plusieurs États. La production américaine pourrait baisser de 600 000 tonnes.
Mais au final, « on reste sur une bonne récolte outre-Atlantique », précise Sebastien Poncelet directeur du développement du cabinet d’analyse Agritel, avec une récolte qui devrait être plus élevée que l’année dernière à peine sous le record de 2018, et supérieur à celle de 2020. Les exportations américaines étant par ailleurs revues à la baisse, les stocks américains sont en train de se reconstituer.
Le Brésil et la Chine guident aujourd’hui les prix
Malgré un sursaut des cours, le marché du soja est donc beaucoup plus équilibré que celui des céréales, les prix montent moins haut et moins vite, explique notre interlocuteur. Et ce notamment parce que d’année en année, sauf exception, le Brésil augmente ses surfaces de production. Cette capacité brésilienne à accroître l’offre est un des facteurs pour la stabilité des prix aujourd’hui.
L’autre, c'est la demande chinoise. Car l’Empire du Milieu qui reconstitue son cheptel porcin effectue les deux tiers des achats mondiaux de soja pour son alimentation bétail. Or les commandes chinoises ont cependant reculé de 41 % en octobre, leur plus faible mois depuis mars 2020, selon une note de Commerzbank. Si ce ralentissement se confirme alors les prix pourraient se tasser dans les prochains mois et rendre le soja un peu plus compétitif sur le marché.
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