Le cours de la potasse monte en raison des tensions géopolitiques en Europe de l'Est
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Les prix de la potasse flambent sur les marchés en raison d’une demande mondiale robuste et d'une offre réduite. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine risque d’alimenter une nouvelle spirale haussière de ce minerai utilisé comme fertilisant pour l’agriculture.

Le prix des engrains de potasse est proche de son plus haut sommet atteint il y a dix ans aux États-Unis et au Brésil, deux grands pays importateurs. La principale raison de cette hausse s'explique par les sanctions économiques imposées par les pays occidentaux contre le régime répressif du président biélorusse.
Ces sanctions déstabilisent l’offre mondiale alors que la demande reste forte. Pays de l’Europe de l'Est, la Biélorussie est le troisième producteur mondial de potasse et réalise 20% des approvisionnements mondiaux. Son grand voisin russe exporte la même quantité.
En cas de conflit entre la Russie et l’Ukraine il y a de forts risques de ruptures d’approvisionnements sur les marchés car, là aussi, les pays occidentaux ont promis des sanctions contre Moscou. Le Canada, premier producteur mondial n’a pas la capacité d’augmenter suffisamment son offre pour satisfaire la demande.
L’entreprise canadienne Nutrien, l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de potasse, a déclaré récemment qu’elle pourrait augmenter sa production jusqu’à 29% dans les années à venir. Dans ce contexte, le prix risque d'augmenter encore sur les marchés cette année après avoir triplé en 2021. Cela inquiète particulièrement le Brésil, qui est l’un des plus grands importateurs mondiaux – il importe 95% de ses besoins.
L'an dernier, il a acheté 10 millions de tonnes de potasse. Le sujet a même été au programme de la visite à Moscou du président brésilien Bolsonaro la semaine dernière. Les producteurs d’engrais russes lui auraient promis de doubler les livraisons aux fermiers brésiliens.
À moyen terme, le Brésil compte produire localement de la potasse. Amaggi, le plus grand négociant brésilien de céréales envisage, avec le soutien d’un investisseur canadien d’ouvrir dans le pays la plus une grande mine de potasse en Amérique latine avec une capacité de production de 2,4 millions de tonnes par an.
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