La guerre en Ukraine propulse le gaz à de nouveaux records en Europe. Pour l’instant, les exportations russes des hydrocarbures ne font pas partie des sanctions européennes, mais en représailles aux sanctions occidentales, Moscou pourrait réduire voire suspendre ses livraisons de gaz à l'UE. Alors que l’hiver n’est pas encore terminé les 27 membres auront du mal à compenser les livraisons russes au moins à court terme.

Environ 40 % du gaz naturel importé en Europe vient de la Russie. Selon les experts, les autres producteurs qui fournissent l’Union européenne par des gazoducs tels que la Norvège, ou encore l’Azerbaïdjan ne pourront remplacer à court terme qu’une partie du gaz russe, mais à moyen terme c’est possible. Ces pays disposent en effet de capacités limitées pour augmenter rapidement l’approvisionnement de l’Europe.
L’autre option est le GNL, le gaz naturel liquéfié importé par des navires et regazéifié ensuite dans les terminaux méthaniers. « Or ces terminaux sont tous pleins en ce moment, et on n’en a pas assez en Europe afin de remplacer le gaz russe » expliquait la semaine dernière Patrick Pouyanné le PDG de TotalEnergie. Selon lui, « il faut 2 à 3 ans pour construire un terminal ». En plus, les pays producteurs de GNL tels que les États-Unis, le Qatar, ou encore l’Australie exportent majoritairement en Asie, ce qui laisse peu de quantités disponibles pour l’Europe. L’Algérie est une autre option pour diversifier les approvisionnements des Européens.
Eastmed, l’autre alternative ?
L’entreprise algérienne Sonatrach qui fournit déjà certains pays de l’Union européenne a affirmé être prête à augmenter ses livraisons via le gazoduc Transmed qui relie l’Algérie à l’Italie. Mais ses capacités de production et de livraisons restent limitées. À plus long terme, l’Algérie pourrait devenir un fournisseur important. le pays compte en effet investir 40 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années pour l’exploration et la production du gaz afin de faire face à la demande.
Il existe également une autre alternative. Le projet de gazoduc appelé Eastmed mais encore en conception. Un tuyau essentiellement sous-marin qui devrait partir des réserves offshores au large de Chypre et d’Israël vers la Grèce pour rejoindre le reste de l’Europe. Jugé au départ peu viable économiquement il pourrait voir le jour dans le contexte actuel suite à la proposition de la Turquie d’acheminer le gaz via son territoire. Ceci baisserait considérablement le coût de construction du gazoduc et le rendre viable économiquement. En attendant, l’Union européenne tente de diversifier au maximum ses sources d’approvisionnements pour l’hiver prochain, notamment en GNL, pour faire face à une éventuelle coupure du robinet russe.
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