L’Union européenne va constituer des réserves stratégiques en terres rares et en lithium
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Pour réduire la dépendance de l’Europe aux terres rares et au lithium, pour éviter les ruptures d’approvisionnements, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a annoncé mercredi 14 septembre que l’Union européenne va constituer des réserves stratégiques.

L’Europe ne veut plus que le scénario de la crise énergétique liée à l’invasion de l’Ukraine se répète avec les terres rares et le lithium. Des matières nécessaires à la fabrication de batteries électriques, de puces électroniques, d’écrans d’ordinateurs et de smartphones, mais aussi d’équipements militaires ou d’éoliennes. Au regard de l’incessante demande, il y a urgence : les besoins de l’UE en terres rares vont être multipliés par cinq d’ici 2030, et ceux en lithium s’envolent avec l’électrification de l’économie.
Problème : le Vieux Continent, malgré un sous-sol riche de ces matières, n’en produit pas et n’en raffine pas. Il dépend des importations et plus particulièrement de celles de la Chine. L’empire du Milieu contrôle en effet la quasi-totalité du marché mondial : 90% des terres rares et 60% du lithium y sont raffinés. Alors, pour éviter les ruptures d’approvisionnements en cas de tensions géopolitiques et commerciales, la Commission européenne cherche le moyen de réduire sa dépendance.
Nouveaux partenariat et renforcement de ceux existants
À plus court terme, Ursula von der Leyen a annoncé son intention de constituer des réserves stratégiques là où l’approvisionnement est menacé. Elle a prôné la création de nouveaux partenariats et le renforcement de ceux existants, surtout avec les pays et les régions qui partagent les mêmes valeurs environnementales et sociales. Bruxelles va également proposer une loi pour les matières premières critiques avec des objectifs précis. Exemple : la Commission souhaite qu’au moins 30% de la demande européenne de lithium raffiné proviennent de l’Union européenne d’ici à 2030.
Pour atteindre ces objectifs, la Commission mise aussi sur le recyclage. Le traitement des déchets devrait permettre de récupérer au moins 20% des éléments de terres rares qu’ils contiennent. Des projets miniers et de raffinage sur le sol européen sont également sur la table. Pour développer tous ces projets, la Commission s’engage à créer un instrument financier pour mobiliser les investissements. L’Europe doit en effet agir vite. Les risques de ruptures et la hausse des prix pourraient menacer ses objectifs en matière de transition énergétique.

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