Dégringolade annoncée pour la production malienne de coton
Publié le :
De premier producteur de coton africain, le Mali pourrait perdre deux ou trois places. En cause, une attaque de parasites et un manque d’engrais qui vont affecter la récolte qui s'annonce.

La récolte ne débutera que dans quelques semaines, mais personne n’a plus de doute : les volumes de coton malien vont chuter cette année.
Selon des estimations, non officielles, la production n'atteindra probablement pas les 600 000 tonnes alors qu'elle était de plus de 770 000 tonnes l'année dernière. Plus de 200 000 ha seraient considérés comme perdus pour la culture. Certains acteurs de la filière tablent déjà sur une production bien plus basse que les chiffres qui circulent aujourd'hui.
Les prévisions officielles qui sont généralement annoncées mi-octobre, voire fin octobre au plus tard, par la CMDT (la Compagnie malienne pour le développement des textiles qui chapeaute la filière) n'ont toujours pas été communiquées. Peut-être précisément à cause des mauvaises nouvelles qui s'annoncent.
► À lire aussi : Coton: en attendant que la demande reparte
Crise des engrais et attaque parasitaire
Si la baisse drastique de la production malienne se confirme, le Mali perdra sa place de leader africain du coton, au profit du Bénin. Pour le reste du classement, les paris sont encore très ouverts. Toute la région est en effet victime du Jassid, un parasite qui ravage les cultures. Dans certains pays, c'est un tiers des récoltes qui pourraient être touchés.
À l'instar du Burkina Faso, le Mali paye aussi ses problèmes d’approvisionnement en engrais. Dans le pays, les appels d’offre ont été tardifs l'année dernière et publiés au moment où les prix ne cessaient de grimper. Il faut ajouter ensuite une interdiction d’importation liée aux sanctions imposées par la Cédéao après le dernier coup d'État.
Les producteurs face au risque d’impayés
Si la chute de la récolte se confirme, cela voudra dire que certains producteurs seront dans l’impossibilité de rembourser les crédits souscrits pour la campagne, et qu'ils auront tout autant de difficulté à obtenir de nouveaux prêts. Les querelles internes à la filière coton malienne s'ajoutent à ce contexte pesant. Dernière illustration en date, l’élection du bureau de la Confédération des producteurs, le mois dernier. Elle a dû être interrompue suite à des litiges entre différentes tendances.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne