La demande de pétrole pourrait atteindre un pic cette année, selon l'AIE

La demande mondiale de pétrole sera solide cette année, elle va même atteindre un niveau record selon les prévisions publiées mercredi 18 janvier par l'AIE, l’Agence internationale de l’énergie. Cette demande sera notamment dopée par la Chine.

La demande mondiale de pétrole devrait atteindre le niveau record de 101,7 millions de barils par jour selon l’AIE, soit une hausse journalière proche de 2 millions de barils. © DESIREY MINKOH / AFP

L’ouverture économique de la Chine à la suite de la levée des restrictions sanitaires va provoquer un rebond de la consommation de pétrole en 2023. La demande mondiale devrait atteindre le niveau record de 101,7 millions de barils par jour selon l’AIE, soit une hausse journalière proche de 2 millions de barils. L’Empire du Milieu, premier importateur de brut au monde, sera à l’origine pour près de la moitié de cette croissance de la demande.

Dans leurs prévisions, les analystes annoncent en effet une reprise de l’économie chinoise, le PIB devrait progresser de l’ordre de 4,9 % cette année contre 3 % l’an dernier. L’optimisme sur ce redémarrage économique en Chine a même dopé les cours de l’or noir ces derniers jours sur les marchés. 

L’offre risque de ne pas suivre la demande

Du côté de la production, la croissance de l’offre devrait ralentir en raison de la baisse de la production russe. À titre d’exemple, en décembre, les exportations du brut russe ont reculé de 200 000 barils par jour par rapport au mois précédent sous l’effet de l’embargo des pays occidentaux indique l’AIE. Cela pourrait provoquer une tension sur les marchés.

Ces perspectives sur la hausse de la production de pétrole et le recours accru aux énergies fossiles en général aggravent rapidement le changement climatique alerte l’ONU. D’ailleurs le rapport de l’AIE coïncide avec une déclaration virulente mercredi du secrétaire général des Nations unies envers les géants pétroliers. À l’occasion du Forum économique de Davos, Antonio Guterres les a accusés d’avoir caché pendant des années des informations dont ils disposaient sur les conséquences des énergies fossiles sur le réchauffement climatique.

Il appelle à les poursuivre pour leur manquement, à l’instar des géants du tabac aux États qui ont dû payer 246 milliards de dollars à 46 États américains afin de couvrir les coûts engagés pour soigner d’anciens fumeurs.