Les stocks de zinc détenus à la bourse des métaux de Londres ont chuté à leur plus bas niveau depuis 1989 ce mois de février. Un signal qui s'accompagne de craintes d'approvisionnement dans les prochaines années, pour ce métal clé qui permet à l'acier de ne pas rouiller.

Dans les entrepôts de la bourse des métaux de Londres Les stocks de zinc ont chuté de plus de 90 % depuis décembre 2021. Ils sont passés sous la barre des 30 000 tonnes, et même des 20 000 tonnes début février. À ce niveau, les stocks sont équivalents à un seul jour de production et donc de consommation. Un chiffre ridiculement bas, explique un expert de la filière. Car même si le LME ne représente qu'une partie des stocks mondiaux, il reste un marché de référence pour le zinc.
Pour les alimenter à nouveau, il faudrait un excédent sur le marché, ce qui n'est pas le scénario qui se dessine, bien au contraire.
Le zinc, un métal critique
Les gisements de zinc sont difficiles à trouver pour des raisons géologiques, et le métal a peu intéressé les investisseurs ces dernières années. L'exploration a donc été limitée. À ce jour, les réserves documentées sont équivalentes à moins de 20 ans de production. Or, il faut entre 15 à 20 ans entre le moment de la découverte et la mise en production d’un nouveau gisement minier.
La demande, jusque-là plutôt stable, en croissance d'environ 2 % par an, pourrait être appelée à grimper. Ce qui rendrait alors l'approvisionnement critique dans le contexte des capacités de production actuelles. Il suffirait par exemple que la Chine ou l'Inde, décide d'utiliser la galvanisation à grande échelle, dans le secteur de la construction ou celui de l'automobile, pour déclencher une ruée vers le zinc. Une demande peut-être déjà anticipée et qui pourrait expliquer, c'est une hypothèse, l'état actuel des stocks.
Un marché tendu en perspective
Pour l'instant, les cours plaident plutôt pour une baisse structurelle des prix, car le zinc est aujourd'hui vendu plus cher pour une livraison immédiate que pour une livraison dans plusieurs mois. Ils sont d'ailleurs en baisse depuis trois semaines, influencés en partie par l'incertitude de la reprise économique chinoise. Mais au vu de la consommation qui se profile, la tendance à 10 ans est celle d'une hausse inévitable, assure un de nos interlocuteurs.
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