Chronique des matières premières

Le palladium en pleine souffrance

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Le palladium, métal de l’industrie automobile, a vu son prix chuter de 40 % depuis le début de l’année. Et la dégringolade n’est peut-être pas finie.

Production de palladium dans une usine (image d'illustration).
Production de palladium dans une usine (image d'illustration). Kirill Kukhmar/Getty Images
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Le palladium a fait carrière dans les pots catalytiques de l’industrie automobile, mais c’est ce même secteur qui aujourd’hui pourrait conduire à sa perte. Plusieurs raisons expliquent la disgrâce de ce métal : il y a d’abord l’essor des voitures électriques qui, n’ayant plus de pots catalytiques, ne contiennent plus de palladium.

Le palladium souffre aussi de la baisse des cours de son concurrent le platine, qui étant plus attractif lui est substitué dans les véhicules à essence. Si aucun nouveau débouché n’est trouvé au palladium, « dont la consommation est dépendante à hauteur de 85% de la catalyse automobile » selon Didier Julienne, expert en métaux précieux, président de Commodities and Resources, sa production pourrait progressivement baisser.

« Un tel scénario entrainerait une perte de revenu importante pour les mineurs russes et sud-africains qui l’exploitent » rappelle également Didier Julienne. Le palladium est un co-produit du nickel en Russie, et du platine en Afrique du Sud.

« Le chant du cygne » du palladium

Pour l’heure, le métal des pots catalytiques continue de chuter sur les marchés. Avec un prix qui est allé jusqu’à baisser de 60% depuis le mois de janvier, pour atteindre la semaine dernière un plus bas depuis cinq ans, avant de remonter. Le palladium s’échangeait, il y a dix jours à 1 000 dollars l’once pour une vente immédiate. On est bien loin du pic atteint en mars 2022 quand la guerre en Ukraine avait fait craindre une tension sur l’approvisionnement russe en raison des sanctions occidentales contre Moscou. À cette époque, le palladium avait dépassé les 3 000 dollars l’once et avait gagné le titre de métal le plus cher, devant l’or qui a depuis repris sa place.

Aujourd’hui, rien ne plaide pour une remontée durable des cours. « Nous vivons le chant du cygne du palladium » assure notre interlocuteur, autrement dit l'heure de gloire de ce platinoïde appartient désormais au passé, sauf à lui trouver un nouvel avenir qui puisse raviver la demande.

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