Le monde peut-il se passer de la potasse biélorusse?
Publié le :
Le marché mondial de la potasse se calme, après deux années tumultueuses. Près de 20% des réserves mondiales de cet engrais se trouvent en Biélorussie. Seulement voilà : depuis le début de la guerre en Ukraine, le pays est sous le coup de sanctions internationales. Mais les producteurs parviennent petit à petit à se passer de la potasse biélorusse.

Depuis deux ans, le marché de la potasse traverse une passe difficile. Avec l'azote et le phosphate, il est l'un des engrais les plus prisés des agriculteurs du monde entier. Mais on le trouve dans un tout petit nombre de pays à travers le globe. Parmi eux, il y a la Russie et la Biélorussie, qui représentent 40% de la production mondiale. Or, depuis le début de la guerre en Ukraine, ces deux États sont sous le coup de sanctions internationales.
La Biélorussie ne peut plus exporter sa potasse dans les pays européens. Sa situation est d'autant plus particulière que le pays est enclavé : les ports lituaniens qu'il utilise d'habitude pour faire sortir ses engrais lui sont fermés. Résultat : le pays a dû trouver des routes alternatives, vers l'est et surtout la Chine, par voie ferrée. Mais Laura Cross, directrice des analyses du marché de l'Association internationale des engrais, explique que cette solution est « plus longue, plus coûteuse » et que le pays exporte « bien moins que d'ordinaire ».
Baisse de la demande de potasse
La situation en Russie est différente. Les Occidentaux ont sanctionné les dirigeants des grandes sociétés d'engrais, mais pas les entreprises elles-mêmes. Quelques grands patrons ont revendu leurs parts, et les compagnies peuvent donc continuer d'exporter via les ports russes. Mais les exportations sont moins importantes qu’avant la guerre.
La raison tient surtout à la demande de potasse, en baisse partout dans le monde. Car depuis la fin des exports biélorusses, les prix se sont envolés. Les agriculteurs lui ont donc préféré l'azote, moins cher et aussi efficace à court terme. Récemment, les prix de la potasse ont baissé. Laura Cross s'attend par ailleurs à une reprise de la demande, même si elle risque d'être lente.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne