Chronique des matières premières

Après la crise de production, le café toujours en pleine turbulence

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Après deux années de déficit, le marché du café devrait revenir à l'excédent grâce à une meilleure production. Mais le marché reste fragile à cause des aléas climatiques.

Des grains de café dans une ferme brésilienne (image d'illustration).
Des grains de café dans une ferme brésilienne (image d'illustration). © Patricia Monteiro / Getty Images - Bloomberg Creative
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Depuis des mois, l'inflation pèse sur le marché du café. La consommation s'est reportée vers les cafés les moins chers, au détriment de l'Arabica de qualité.

Mais cette pression des torréfacteurs sur le robusta est mal tombée :  la dernière récolte du Vietnam, premier producteur mondial, n'a pas été à la hauteur : les volumes sont en baisse de presque 4 millions de sacs (de 60 kg) pour la production qui est en train d'être commercialisée. Même scénario pour l'Indonésie et pour l'Inde où les productions sont moins bonnes que prévu.

Inquiétude sur l’offre en Robusta 

Les espoirs qui s'étaient portés sur le Brésil, l'autre acteur qui compte pour le commerce mondial, sont malmenés par une vague de chaleur qui a touché ces dernières semaines la zone de production du robusta. Résultat, le café réputé bon marché a atteint ces derniers jours des prix très élevés.

La hausse des prix a eu un impact direct sur les stocks : au lieu d'acheter du café, les industriels piochent dans leur réserve. En un an, les stocks européens ont baissé de plus de 30 %. Et le fait qu'ils aient autant diminué est désormais devenu un facteur supplémentaire de hausse des prix.

Une production excédentaire à venir

Les cours internationaux repartent à la hausse par crainte de nouvelles tensions sur l'offre, principalement celle en robusta, résume un négociant. En revanche, pour l'Arabica, une hausse de la production mondiale est attendue. Résultat, le marché devrait être en excédent d'un million de tonnes pour l'année qui vient, selon Organisation mondiale du café (OIC), après deux années de déficit.

Si la crise de production et la crise logistique sont en théorie passées, c'est aujourd'hui le climat qui vient jouer les trouble-fêtes et crée des turbulences difficiles à anticiper. D'où un marché fragile avec des prix toujours très volatils.

 

 

À écouter aussiPérou: le café face au changement climatique

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