Les exportations de vins et spiritueux français reculent en 2023
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C'est le troisième excédent commercial de la France, après l'aérospatial et la cosmétique : les vins et spiritueux français. En 2023, leurs exportations ont dépassé 16 milliards d'euros. Soit près de 6% de moins qu'en 2022. Un recul après deux années record.

Les exportations d'alcools français ont surtout reculé en volume (-10,4%), et un peu moins en valeur (-5,9%). C'est la chute des ventes aux États-Unis qui a tiré les chiffres vers le bas. En 2022, les importateurs américains ont rempli leurs entrepôts pour éviter les ruptures. Ils ont ensuite puisé dans ces stocks, et ont donc moins importé. Résultat : une baisse de 22% sur le marché américain, qui reste toutefois le premier marché de vins tranquilles, de champagnes et de cognacs français.
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Le « British paradoxe »
Les ventes au Royaume-Uni, deuxième marché, se sont stabilisées. Et ce malgré une nette hausse des taxes, imposée par le gouvernement britannique aux boissons alcoolisées à cause de l'inflation. Situation contrastée sur le troisième marché, celui de la Chine. Les importations de vins français fléchissent de 20% dans l'Empire du Milieu, alors que celles des spiritueux progressent de 3%, bénéficiant de la réouverture tardive des lieux de consommation depuis la fin de la pandémie. Selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS), l'Asie montre cependant une bonne dynamique avec, d'un côté, un grand marché comme Singapour, et de l'autre de nouveaux acheteurs, notamment en Malaisie et aux Philippines.
Pour Gabriel Picard, président de la FEVS, rencontré le 13 février 2024 au salon Wine Paris & Vinexpo Paris, « l’année 2023 marque le deuxième meilleur résultat historique du secteur ». Et ce malgré l'inflation, l'augmentation des coûts et la baisse de consommation. « Un atterrissage en douceur », donc, selon ce responsable, après deux années record. Avec ses 16,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la France reste tout de même le premier exportateur mondial de vins et spiritueux en valeur.
Un message d’alerte pour la filière
Quelles perspectives pour 2024 ? L'année commence bien. Les chais sont pleins. « Un bon niveau de production permet de répondre aux commandes », assure Philippe Castéja, président-directeur général de la maison Borie-Manoux. Mais le contexte reste incertain. Les professionnels devront s'adapter aux modes de consommation qui évoluent. Ils devront innover sur le type de produit, sur le contenant, mais aussi sur la façon d'adapter leurs volumes aux marchés ciblés. Depuis une dizaine d’années, les vignes qui font du mauvais vin subissent déjà des arrachages.
L'interprofession en appelle aujourd'hui aux pouvoirs publics et leur rappelle qu'ils ont un rôle à jouer, face à la montée du protectionnisme, pour négocier les accords de libre-échange ou encore pour régler des litiges commerciaux. Pour rappel, la taxe Trump imposée sur les vins et les spiritueux français dans le cadre du conflit Airbus vs Boeing n'a pas été abolie. Elle a seulement été suspendue jusqu'en 2026.
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